La cour spéciale criminelle bulgare a condamné le 21 octobre deux prévenus à la prison à vie pour le rôle qu’ils auraient joué lors de l’attentat de Bourgas du 18 juillet 2012.
Mohamad Hassan el-Husseini, un citoyen de nationalité libano-française avec un faux permis de conduite américain au nom de Jacques Felipe Martin, s’était fait exploser près d’un bus de touristes à l’aéroport de Bourgas faisant 38 victimes donc cinq tués israéliens plus le conducteur bulgare sans compter le kamikaze. Au moment de l’explosion, ce dernier portait la charge dans son sac à dos.
Les condamnés l’ont été par contumace parce qu’ils sont parvenus à s’exfiltrer de Bulgarie (selon Sofia, par la Turquie) et que leur lieu de refuge est inconnu. Ces deux hommes sont :
. le Libano-Australien Meliad Farah;
. le Libano-Canadien Hassan el-Hajj.
Ils auraient rejoint la Bulgarie des semaines avant l’attentat et auraient apporté une aide logistique au kamikaze particulièrement en lui fournissant l’explosif fabriqué à base TNT. Selon Evgenia Shtarkelova, la procureur de ce procès, ce type de charge serait très « professionnel » et les deux prévenus auraient utilisé de faux papiers confectionnés au Liban. Ils auraient des membres de leur famille « proches » du Hezbollah.
Tous les secrets de cette affaire qui n’a jamais été revendiquée ne sont pas éclaircis. Ainsi, une mystérieuse femme aurait été aperçue avec un des protagonistes parlant un excellent russe. Mais l’enquête menée par la police bulgare aidée par les services américains et israéliens en coopération avec Interpol a démontré qu’il s’agissait d’une opération très bien préparée. Les différents protagonistes seraient entrés en Bulgarie par des voies différentes et pas au même moment. Ils n’auraient jamais été vus ensemble excepté au moment de l’action. En effet, les caméras de surveillance de l’aéroport de Bourgas les ont filmés sur place, les deux inculpés semblant couvrir le kamikaze.
Selon Washington, cette action avait été déclenchée en réponse aux diverses opérations homo attribuées au Mossad qui avaient visé des scientifiques iraniens participant à l’effort nucléaire du pays. Or, le Hezbollah sert de « bras armé » à Téhéran quand l’Iran ne veut pas apparaître directement dans une opération clandestine…
À la suite de cette affaire, l’Europe a inscrit la branche militaire du Hezbollah libanais sur la liste des mouvements terroristes. Depuis, la Grande Bretagne et l’Allemagne ne font plus de distinctions entre les branches militaire et politique de l’organisation chiite.

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Texte

Alain Rodier

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