Les Etats-Unis ont rétabli une présence diplomatique à Mogadiscio.

Le 4 décembre dernier, près de trois décennies après avoir évacué et fermé leur ambassade à Mogadiscio suite à l’effondrement du gouvernement central somalien, les États-Unis ont décidé de rétablir « une présence diplomatique permanente » dans la capitale somalienne.

Au-delà de l’action diplomatique, depuis déjà plusieurs années, les États-Unis mènent régulièrement des actions militaires en territoire somalien contre les milices Shebab, tout en assurant l’instruction et la formation des personnels des forces armées et de sécurité somaliennes. Durant les derniers mois de l’administration Obama, les États-Unis avaient lancé notamment plusieurs raids aériens contre des camps djihadistes ; l’un d’eux avait fait plus de 150 morts parmi les miliciens Shebab en mars 2016.

Jusqu’alors, les frappes américaines avaient ciblé surtout l’encadrement de l’organisation djihadiste, ce qui avait conduit à l’élimination de plusieurs de ses responsables, dont Ahmed Abdi Godane, impliqué dans l’enlèvement, en 2009, de deux agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, ces raids se sont intensifiés sensiblement : une trentaine en 2017 (soit deux fois plus que l’année précédente), et une cinquantaine en 2018, dont une bonne partie, en novembre et décembre dernier, ciblait plus particulièrement la région de Gadarshe, à une quarantaine de kilomètres au sud de Mogadiscio.

Selon l’US AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique, ces frappes ont été menées en coordination avec le gouvernement somalien pour empêcher les milices Shebab d’utiliser les zones isolées comme sanctuaire, de recruter de nouveaux combattants et de planifier de futures attaques.

Cela étant, malgré les efforts de Washington, la capacité de nuisance des miliciens Shebab est toujours intacte : certes, ils ont perdu du terrain au cours des derniers mois, mais ils ont également multiplié les attentats et les attaques tout azimut, visant aussi bien les autorités somaliennes que les militaires de l’AMISOM, la force de l’Union africaine déployée en Somalie sous mandat onusien.

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Al-Nahry