Le croiseur lance-missiles USS Monterey (CG 61) a intercepté un boutre apatride dans les eaux internationales de la mer d’Oman.

Le petit navire était bourré d’armements divers et variés dont la provenance et la destination n’ont pu être déterminées avec certitudes. Tous les regards se tournent vers les rebelles houthis soutenus par Téhéran au Yémen mais il n’y a aucune certitude.

Cette interception qui s’est déroulée sur 36 heures entre le 6 et le 7 mai effectuée par un élément de la 5è Flotte US a été rendue publique le 8 mai. Une équipe d’inspection de l’US Coast Guard (Advanced Interdiction Team, AIT) embarquée à bord de l’USS Monterey a mené l’abordage du dhow dans le cadre des vérifications réglementaires qui ont lieu dans les eaux internationales.

Les armes découvertes comportaient des missiles anti-chars guidés d’origine russe, 3.000 fusils d’assaut chinois Type 56, des fusils de précision de type Dragunov, des mitrailleuses PKM et des lances grenades. Il y avait également des systèmes d’optique sophistiqués. Les experts américains tentent de décrypter l’origine réelle de ces armes qui paraissent être neuves. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé d’armes fabriquées en Iran mais il est élémentaire que, dans la guerre secrète, il convient de brouiller les pistes en achetant « étranger ». Or Téhéran a « boutique ouverte » en Russie et en Chine.

Les membres de l’équipage dont même la nationalité n’est pas connue (ils n’avaient pas de papiers d’identité sur eux) n’ont pu être identifiés avec certitude et – selon les lois de la mer -, ils ont été libérés après interrogatoire. La compréhension était difficile car ils ne parlaient pas l’anglais et ne semblaient pas vraiment comprendre l’arabe…

De nombreux bateaux chargés d’armes et de munitions ont été interceptés depuis 2015 (le début de l’intervention saoudienne au Yémen) dans cette zone. Les lois de la mer ont fait que la plupart du temps, si la cargaison a bien été confisquée car n’ayant pas les papiers d’accompagnement réglementaires nécessaires, les équipages ont généralement été libérés n’ayant pas de papiers d’identité sur eux et se présentant comme de simples pêcheurs.

Si la cargaison était importante en quantité, elle ne comportait pas de missiles (ou des éléments de missiles) sol-sol ou sol-air que les Houthis emploient régulièrement.

 

Publié le

Texte

Alain Rodier

Photos

DR