Les autorités de N’Djamena ont décidé l’envoi d’un contingent de 500 militaires au Nigeria pour combattre Boko Haram.

Longtemps sur la défensive, grâce notamment à l’intervention de la Force multinationale mixte (FMM ou MNJTF en anglais) créée sous l’égide de l’Union africaine avec le concours du Tchad, du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Bénin, le groupe djihadiste Boko Haram a repris de la vigueur au cours de ces derniers mois, menant des actions offensives dans la région.

C’est surtout une branche sécessionniste de Boko Haram, connue sous le sigle ISWAP (pour Islamic State West Africa Province), qui serait à l’origine de ce regain d’activités djihadistes. « Entre juillet et décembre 2018, l’ISWAP a tué plus de 700 soldats nigérians et s’est emparé de leur matériel », a expliqué António Guterres, secrétaire général des Nations unies. Ralliée à Daech et dirigée par Abou Mosab al-Barnaoui, cette faction de Boko Haram a intensifié ces derniers mois ses attaques contre les militaires dans le nord-est du Nigeria à un rythme alarmant. La prise temporaire de la ville de Baga, le 27 décembre dernier, a été une nouvelle démonstration de force de l’ISWAP : en quelques heures, ses combattants ont mis en déroute les 500 à 600 soldats de la FMN, s’emparant des armes, munitions et véhicules stockés sur cette base stratégique des rives du lac Tchad.

C’est dans ce contexte que les autorités de N’Djamena, qui doivent faire face aux incursions répétées de groupes djihadistes sur le territoire tchadien, ont décidé l’envoi au Nigeria d’un peu plus de 500 militaires. La mission du contingent tchadien, qui dépend du 2e secteur de la FMN, est de soutenir l’armée nigériane dans sa lutte contre le terrorisme. Les militaires tchadiens ont rejoint le nord-est du Nigeria en passant par la ville de Kousséri, dans le nord du Cameroun frontalier du Tchad. Avant le déploiement de ce contingent, la dernière intervention de l’armée nationale tchadienne dans le nord du Nigeria remonte à 2015.

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Patrick Robert