Le 22 octobre, deux membres des Gardiens de le Révolution islamique (pasdarans) ont été assassinés par balles à Zāhedān.
L’agence de presse Tasnim a déclaré que « le colonel Mehdi Molashahi et Javad Kikha, des membres des Gardiens [de la révolution] dans la province du Sistan-Baloutchistan ont été tués à l’arme à feu par des inconnus dans la ville de Zāhedān ». Les autorités ont lancé une enquête pour déterminer qui est responsable de cette attaque.
Ces meurtres surviennent moins d’un mois après que des émeutes aient fait une soixantaine de morts dans cette capitale du Sistan-Baloutchistan, province frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan(1). Les médias avaient qualifié les manifestations alors survenues le vendredi 30 septembre après la prière comme des attaques d’extrémistes qui avaient particulièrement visé un commissariat de police. Déjà, deux colonels des pasdarans avaient été tués dans des circonstances non détaillées par les autorités.
Zāhedān est une des rares provinces iranienne à majorité sunnite dans un pays à 90% chiite.
La pauvreté dans laquelle est maintenue la population dans cette région facilite tous les trafics – dont celui de la drogue en provenance d’Afghanistan – et toutes les violences qui sont souvent dues à des petits groupes armés dont certains se disent « révolutionnaires » comme le groupe jihadiste « Jaïch al-Adl » (l’Armée de la justice) héritier du Jundallah disparu en 2012. C’est lui qui avait revendiqué l’attaque du commissariat du 30 septembre mais, pour le moment, il ne l’a pas fait pour l’assassinat des deux gardiens de la Révolution. Pour mémoire, un autre groupe jihadiste important sur zone est le « Ansar Al-Furqan ». Pour rajouter au désordre ambiant, les armes circulent librement entre cette région, le Pakistan et l’Afghanistan.
Enfin, curieusement, la presse ukrainienne avance l’hypothèse que le colonel Mehdi Molashahi jouait un rôle important dans la livraison de drones à la Russie… Dans le domaine de la guerre secrète, tout est possible mais il est légitime de se demander si, une fois de plus, ce n’est pas une action de propagande qui tente de s’emparer d’un fait divers pour le tourner à son profit (les Iraniens engagés dans l’aide à la Russie ne sont pas à l’abri …).
Un simple « colonel » même appartenant aux pasdarans, ne pouvait avoir un rôle important dans la livraison de drones à la Russie. De plus, il a été abattu dans une zone excentrée par rapport aux lieux de décisions. La version ukrainienne semble donc être sujette à caution.
1. Voir : « IRAN : la situation se détériore au Sistan-Baloutchistan » du 6 octobre 2022.
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