Il est très question ces derniers jours d’une nouvelle offensive russe avec pour objectif la prise de Kiev. C’est à cette fin qu’un corps russo-biélorusse aurait été créé et que des renforts russes seraient arrivés en Biélorussie le 15 octobre.
Or cela paraît relever de l’opération de déception (comme l’opération « Fortitude » lors de la Seconde Guerre mondiale destinée à faire croire aux Allemands que le débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais) destinée à dégarnir les trois fronts où l’armée ukrainienne fait actuellement effort (Kherson, Lyman, Kharkiv).
En effet, les militaires russes acheminés en Biélorussie seraient des réservistes récemment rappelés sous les drapeaux dans le cadre de la mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine le 21 septembre.
Ils seraient envoyés dans des camps d’entraînement situés au nord du pays pour se remettre à niveau.
Même s’il est question dans les annonces officielles de 9.000 militaires russes accompagnés de 170 chars de bataille et de 200 véhicule de combat d’infanterie accompagnés d’une centaine de pièces d’artillerie, les matériels arrivés jusqu’à présent par voie ferrée depuis la Russie ne comportent seulement des camions, remorques, véhicules de chantier et différents véhicules légers.
Il a bien été observé un train de blindés mais il s’agirait de matériels (et de troupes) biélorusses qui sont relevés normalement de leurs positions face à l’Ukraine.
Un train de vingt chars T-72 biélorusses a été également filmé le 9 octobre mais il rejoignait la région de Belgorod. Il est possible que ces blindés constituent un premier lot de 90 exemplaires de T-72 qui devraient être affectés au sein d’unités russes en manque de chars de bataille suite aux importantes pertes subies en Ukraine depuis février 2022.
Tactiquement, une offensive blindée vers Kiev depuis la Biélorussie devrait traverser des zones humides très importantes dans lesquels les matériels lourds ne peuvent pas évoluer surtout à cette époque de l’année. Les seuls axes en dur qui avaient été utilisés par l’armée russe au début de l’invasion sont désormais coupés d’obstacles et de champs de mines très difficiles à franchir, surtout s’ils sont battus par des feux. À noter que les 9.000 militaires russes annoncés, même renforcés par des forces biélorusses, sont totalement insuffisants pour mener une opération offensive d’envergure…
Il semble donc bien qu’il s’agit d’une intoxication, Moscou privilégiant une campagne de bombardements des infrastructures énergétiques ukrainiennes (selon, 30% auraient déjà été détruites depuis le début de la guerre) dans le but de frapper les populations civiles, ce qui devrait démoraliser les hommes servant au front. L’Histoire a démontré que c’était plutôt l’effet inverse qui était provoqué.
S’il est vrai qu’Alexander Lukashenko soutient l’opération spéciale menée par la Russie en Ukraine, il semble qu’il n’a aucune intention de s’engager plus avant et surtout pas de faire pénétrer des forces au delà de la frontière. La Biélorussie sert déjà de base de départ pour les aéronefs russes et ses missiles et autres drones (le Kremlin dit n’employer que des armements russes et l’Iran dément en avoir fourni à Moscou…), mais il a assez de soucis à l’intérieur pour ne pas aller plus loin. La survie de son régime tenu à bout de bras par le Kremlin en dépend.
DERNIÈRE MINUTE. Des signaux faibles venant de la région de Kherson menacée directement par l’offensive d’automne ukrainienne sont très inquiétants. Le général d’armée Sergueï Vladimirovich Sourovikine alias le « général Amargedon » nommé commandant en chef des forces russes en Ukraine le 8 octobre a déclaré qu’il n’hésiterait pas à prendre les « décisions les plus difficiles ». Les populations sont en cours d’évacuation. Tout cela s’ajoute au fait que la Chine, le Kazakhstan, la Serbie et l’Égypte ont demandé à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine dans les plus brefs délais. Cependant, Sourovikine n’a pas le pouvoir de déclencher le feu nucléaire, même tactique. Si cela devait être, l’ordre devrait être donné par le président Poutine, le ministre de la défense et le commandant en chef des armées.
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