Le bureau d’étude et d’ingénierie maritime russe Rubin de Saint-Pétersbourg développe pour l’export un concept de « patrouilleur submersible » devant combiner les avantages d’un navire de surface et d’un sous-marin. Appelé Straj (sentinelle en russe), il a également reçu l’appellation de « BOSS » (Border and Offshore Submersible Sentry - sentinelle submersible côtier et océanique -). Il semble être inspiré des sous-marins de classe Whiskey datant des années 1950.

Selon le bureau d’études, « la combinaison des qualités d’un sous-marin et d’un navire de surface est notre réponse aux défis actuels. Grâce à cette synthèse, le navire destiné à l’utilisation en temps de paix peut également servir lors de l’escalade d’un conflit. Le fait d’être submersible facilite l’accomplissement de sa mission de patrouilleur ».
La capacité de plonger offre au navire deux avantages : observer discrètement et échapper aux conditions météorologiques difficiles sans interrompre sa mission. Il peut aussi être utilisé comme un sous-marin classique pour des missions de renseignement, de surveillance et des reconnaissances.

Ce concept vise donc à développer des patrouilleurs côtiers qui auraient pour mission première de lutter contre les trafics menés par crime organisé. D’une conception relativement simple, ces navires pourraient tout de même mener des missions de guerre limitées par un armement que l’on peut qualifier de léger.

Une première version de ce navire a été développée en 2021. Une deuxième plus longue a été présentée par le service de presse de l’entreprise en février 2022.
Le navire est long de 72 mètre et déplace environ 1.300 tonnes. Il pourrait accueillir 42 personnels et plonger jusqu’à 200 mètres. Un nouveau bordage avec une étrave brise-lames a été dessiné améliorant l’équilibre du navire en tant que plateforme de tir en surface et diminuant sa signature radar. L’antenne acoustique a été intégrée dans le bulbe d’étrave améliorant son fonctionnement. Ce bulbe diminue la résistance de l’eau lors de la navigation en surface. Son système de propulsion permet de développer une vitesse de 21 nœuds (39 km/h). Il pourrait parcourir 4.000 miles (7.400 kilomètres) à 10 nœuds.

Selon les demandes de l’acquéreur, il peut être armé d’un canon mitrailleur de gros calibre (vraisemblablement du 25 mm), de deux rampes de lancement de missiles guidés et de quatre tubes lance-torpilles de 324 mm. Il est équipé d’un rader et d’un sonar.

Au choix, il peut aussi accueillir deux grands containers pressurisés qui abriteraient des embarcations ou/et un drone.

Rien ne dit que ce concept rencontrera un succès commercial la marine russe ne semblant pas être directement intéressée. Les cibles visées sont des pays de moyenne importance ayant des problèmes avec les trafics maritimes menés par le crime organisé. Ils pourraient être utiles en Amérique latine ou dans les pays du sud-est asiatique.

 

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Texte

Alain Rodier

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