La justice néerlandaise accuse trois ressortissants russes et un séparatiste du Donbass d’avoir abattu le vol MH17.

À l’issue d’une enquête qui aura duré cinq ans, la justice néerlandaise a fait part de son intention de juger pour meurtre, en mars 2020, trois ressortissants russes et un séparatiste du Donbass pour leur responsabilité dans l’affaire du B-777 de la Malaysia Airlines, vol MH17, abattu au-dessus de l’Ukraine le 17 juillet 2014, avec à son bord 283 passagers et 15 membres d’équipage.

Malgré les dénégations des autorités russes et des séparatistes du Donbass, les enquêteurs néerlandais ont déterminé, dans un premier temps, que le B-777 avait été abattu par un missile 9N314M tiré par un système sol-air BUK 9M38M (SA-17 Grizzly) depuis une zone tenue par les séparatistes prorusses. Par la suite, les enquêteurs néerlandais ont affirmé que le système sol-air en cause avait été acheminé dans le Donbass depuis le territoire de la Fédération de Russie, où il est retourné après le tir fatal au vol MH17. Enfin, en mai 2018, ils ont été encore plus précis en affirmant que ce même système de défense aérienne avait été fourni par la 53e brigade antiaérienne basée à Koursk, en Russie.

Parmi les quatre suspects identifiés par la justice néerlandaise figure le colonel Igor Girkin, ancien officier du renseignement militaire russe (GRU), qui a joué un rôle de premier plan dans l’insurrection du Donbass en avril 2014, au point de devenir le « ministre de la Défense » de la République populaire de Donetsk, poste qu’il a quitté quelques mois après, en août, pour des raisons encore inconnues. Les deux autres ressortissants russes accusés sont Sergueï Doubinski et Oleg Pulatov.
Le premier est également un ancien colonel du GRU, promu général par la république autoproclamée de Donetsk. La justice néerlandaise l’accuse d’avoir organisé et supervisé le transfert du système Buk de Russie en Ukraine, plus précisément près de la localité de Snizhne. Mêmes accusations pour Olev Pulatov, ex-lieutenant-colonel de l’armée russe. Quant au quatrième accusé, il s’agit de Leonid Karchenko, commandant d’un bataillon de reconnaissance des forces séparatistes, déployé dans la région de Donetsk en juillet 2014. Ces quatre hommes seront très vraisemblablement jugés par contumace étant donné que la Russie n’extrade jamais ses ressortissants poursuivis à l’étranger
et que l’Ukraine aura bien du mal à mettre la main sur Leonid Karchenko.

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