La capacité de nuisance des milices d’Al-Shebab, qui ont frappé de nombreuses fois depuis le printemps dernier, est toujours intacte.
Contrôlant encore la majeure partie du sud et du centre de la Somalie, la moitié orientale des provinces de Gedo et Bas-Djouba, la totalité du Moyen-Djouba et de larges portions des provinces de Bay, Bakool, Bas et Moyen-Shabelle, Hiran et Galgadud, les milices islamistes d’Al-Shebab ne semblent pas avoir perdu leur capacité de nuisance sur la quasi-totalité du pays. Dans les zones et les villes sous le contrôle du gouvernement, des administrations et milices locales alliées, ainsi que des forces de l’African Union Mission in Somalia (AMISOM), des opérations de guérilla ou d’antiguérilla et de harcèlement sont lancées quotidiennement par les parties belligérantes. C’est particulièrement le cas dans la capitale, Mogadiscio, et dans ses environs, dans les régions frontalières du Kenya et de l’Éthiopie et dans les localités de Kismayo, Merka, Baidoa et Beledweyne. Des actes de terrorisme sont commis quotidiennement par les milices d’Al-Shebab dans les principales localités du sud et du centre du pays, en particulier dans la capitale, avec assassinats ciblés, engins explosifs improvisés, jets de grenades, attentats à la voiture piégée et commandos suicides. À cela viennent s’ajouter les risques d’enlèvement (notamment de travailleurs humanitaires et de journalistes), qui demeurent extrêmement élevés à Mogadiscio comme dans l’ensemble du sud et du centre du pays. Pourtant, alors que l’environnement sécuritaire est décidément perturbé par la menace asymétrique représentée par les miliciens islamistes, un récent rapport du Conseil de sécurité des Nations unies souligne que la Somalie serait sur une « trajectoire positive »…
Un rapport quelque peu contradictoire, en fait, puisque, quelques lignes plus loin, on peut lire qu’une importante multiplication des attaques a été enregistrée depuis le printemps dernier, notamment à Mogadiscio, où des attentats à la voiture piégée et aux IED ont été signalés presque tous les jours, alors que les attaques suicides et au mortier, tout comme les assassinats ciblés, se sont poursuivis durant tout l’été. Qui plus est, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de repousser le délai fixé pour procéder à la réduction des effectifs du contingent de l’AMISOM, retenant que les forces gouvernementales n’étaient toujours pas en mesure de garantir la sécurité en Somalie.
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