Un pied de nez supplémentaire a été fait par les taliban au président Joe Biden à la fin août. Ce dernier avait exigé que l’Afghanistan n’accueille plus de mouvements terroristes en pensant particulièrement à Al-Qaida « canal historique ».

Quelques dizaines d’heures avant le départ du dernier soldat américain du sol afghan dans la nuit du 30 au 31 août(1), l’homme qui avait été le responsable de la sécurité d’Oussama Ben Laden (et éventuellement un de ses médecins), le docteur Amin Al-Haq, a été filmé triomphalement alors que le convoi qui le ramenait chez lui dans la province du Nangarhar après plus de vingt ans d’exil passait un point de contrôle talèb à la frontière afghano-pakistanaise.

Al-Haq qui est un Pachtoune afghan a débuté sa carrière de jihadiste comme membre du Hezb-i Islami Khalis (HIK), une faction dissidente du Hezb-i-Islami (de Gulbuddin Hekmatyar). Elle avait été fondée par le mollah Mohammad Younes Khalis décédé en 2006. Ses membres les plus connus sont le Mollah Omar, Amin Wardaq et Jalaluddin Haqqani.

C’est le HIK qui avait accueilli Oussama Ben Laden lorsque ce dernier avait été contraint de quitter le Soudan en 1996 où il était réfugié depuis 1992 sous la protection d’Hassan al-Tourabi. Al-Haq avait alors été désigné pour accompagner Ben Laden et il s’occupait de sa sécurité rapprochée. Il l’a accompagné en 2001 dans la bataille de Tora Bora dans la province de Nangarhar. C’est lui qui l’a aidé à échapper à ses poursuivants et à passer clandestinement au Pakistan. Par contre, il serait resté dans la clandestinité en Afghanistan jusqu’à l’été 2007, période durant laquelle il aurait été blessé lors de combats se déroulant une nouvelle fois dans la région du Nangarhar.

Il serait passé à son tour au Pakistan dans la région de la Kurram Agency. De 2008 à 2011, il aurait été mis en résidence surveillée dans un camp du Lashkar-e-Taiba (LeT), le groupe terroriste pakistanais allié d’Al-Qaida et surtout soutenu par l’Inter-services Intelligence (ISI). Il a disparu en 2011 jusqu’à ce qu’il retourne officiellement en Afghanistan, évènement couvert par la propagande talibane. En fait, la rumeur court qu’il était rentré au pays depuis longtemps.

1. Cette précaution était attendue de manière à éviter des tentatives d’attaques terroristes de dernière minute de la part de la Wilayat Khorasan de Daech.