Malgré les doutes émis sur sa capacité à remplir sa nouvelle mission, la Panzerlehrbrigade 9 a pris la tête de la JFTF.

Depuis le 1er janvier dernier, la Panzerlehrbrigade 9 de Münster a succédé à la 132e brigade blindée « Ariete » de l’armée italienne pour prendre, pendant un an, la tête de la Very High Readiness Joint Task Force (VJTF), la Force opérationnelle combinée à très haut niveau de préparation de l’Alliance atlantique, dont le principe a été décidé en 2014, après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Quand, il y a un peu plus d’un an, il fut annoncé que l’Allemagne prendrait, en 2019, la tête de la VJTF, à laquelle contribuent d’autres pays, dont la Belgique, la France et les Pays-Bas, certains émirent des doutes sur sa capacité à être au rendez-vous. À commencer par le commissaire parlementaire aux forces armées, Hans-Peter Bartels, et le président de l’Association de la Bundeswehr, le lieutenant-colonel André Wüstner, qui avaient lancé un cri d’alarme sur la disponibilité de l’armée allemande à respecter ses futurs engagements vis-à-vis de l’OTAN. En février 2018, un rapport confidentiel de la Bundeswehr, consulté par le quotidien allemand Die Welt, révélait que la majeure partie des véhicules blindés de la Panzerlehrbrigade 9 était inutilisable faute de pièces de rechange. Selon ce rapport, seuls neuf Leopard 2A6 sur 44 et trois VCI Marder sur 14 étaient en état de marche au sein du 93e bataillon de chars, rattaché à cette même brigade, qui manquait également d’autres équipements (véhicules de soutien, systèmes de vision nocturne, vêtements chauds, etc.). Depuis, les choses semblent aller mieux.

En effet, l’exercice OTAN Trident Juncture 18, qui s’est déroulé en Norvège en octobre dernier, a permis de certifier la NATO Response Force 19 (NRF 19), ainsi que la VJTF 19. Reste à savoir si la Heer, plus précisément sa 9e brigade blindée, va tenir la distance et maintenir un haut degré de disponibilité tout au long de l’année, comme l’exige sa nouvelle mission à la tête de la VJTF. Car elle doit être entièrement opérationnelle dans les 48 heures dans la zone requise, afin de préparer le terrain pour le déploiement d’un deuxième échelon (ou IFFG pour Initial Follow-on Forces Group). Pour la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, ce nouveau rôle au sein de l’OTAN est « extrêmement exigeant » pour Berlin, mais il « constitue également une avancée importante pour la modernisation de l’armée allemande »

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