Washington a exprimé son soutien à l’entrée de la Bosnie-Hherzégovine au sein de l’Otan.

Après avoir soutenu le projet du Kosovo de se doter d’une armée nationale, malgré l’opposition de la Serbie qui y voit une menace à la stabilité des Balkans, les États-Unis ont exprimé, par l’intermédiaire du numéro deux de la diplomatie américaine John Sullivan de passage à Sarajevo, leur soutien à l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’OTAN. Cette éventuelle adhésion est tout sauf simple.

En effet, depuis les accords de Dayton, le pays est divisé en deux entités : la Fédération croato-bosniaque, qui regroupe dix cantons croates et bosniaques, et la République serbe de Bosnie ou Republika Srpska, qui maintient des liens très étroits avec Belgrade. De ce fait, la présidence de la Bosnie-Herzégovine est collégiale, c’est-à-dire qu’elle est assurée, à tour de rôle, par trois membres élus au suffrage direct. Un Bosniaque et un Croate sont ainsi désignés par la Fédération croato-bosniaque tandis que le représentant serbe est élu par la Republika Srpska. Les responsabilités sont exercées à tour de rôle, pendant une période de huit mois. Actuellement, c’est le Serbe Milorad Dodik qui en assure l’exercice. Or ce dernier, par ailleurs proche du président Vladimir Poutine et visé par des sanctions américaines depuis 2017, n’est absolument pas favorable à une adhésion à l’OTAN, au point d’évoquer l’indépendance de la Republika Srpska à l’égard de Sarajevo. Qui plus est, une adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Alliance atlantique serait un camouflet non seulement pour Belgrade mais aussi pour Moscou, qui a accru son influence auprès de la Republika Srpska. Pour Sarajevo, rejoindre l’OTAN est une priorité plusieurs fois réaffirmée, notamment après son adhésion, en 2006, au Partenariat pour la paix. En décembre dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance atlantique ont décidé de poursuivre leur soutien à la Bosnie-Herzégovine dans le cas où Sarajevo déciderait de franchir le pas. Pour l’heure, son adhésion à l’OTAN demeure une conjecture étant donné que les trois membres de la présidence collégiale sont loin d’être d’accord sur ce sujet. Cela étant, si Sarajevo poursuit sa marche en avant vers l’OTAN, il est fort probable que la Republika Srpska fasse alors sécession…

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