L'exercice trident juncture a suscité un mécontentement en russie, mais aussi dans les pays nordiques.

D’après l’ambassade russe à Oslo, Trident Juncture 2018 (TRJE18), qui a mobilisé 50 000 militaires de l’OTAN, est une initiative « antirusse » qui « militarise la région, contribue à la tension et agite l’opinion publique ». Pour faire bonne mesure, la marine russe avait annoncé qu’elle allait procéder à des essais de tirs de missiles au plus près des eaux territoriales norvégiennes, dans une zone censée également être utilisée dans le cadre de TRJE18, non loin de la soixantaine de navires de l’OTAN participant à l’exercice. Qui plus est, ces tests russes, légaux d’un point de vue juridique, ont eu lieu à proximité de quatre champs pétroliers et gaziers offshore. Bien que Frank Bakke-Jensen, le ministre norvégien de la Défense, ait dédramatisé l’annonce russe, des activistes nordiques ont dénoncé la tenue de TRJE18, y compris parmi des partisans de l’OTAN. Si le gros des manœuvres s’est déroulé à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière russo-norvégienne, il n’en est pas moins que cet exercice est « un élément d’une rivalité » qui contribue à « augmenter le risque d’une guerre », a estimé Geir Hem, porte-parole d’un rassemblement d’opposants norvégiens. En Suède et en Finlande (pays non membres de l’OTAN), d’autres voix se sont élevées pour protester contre le stationnement d’appareils militaires de l’Alliance atlantique dans des bases septentrionales, notamment à Luleå (Suède) et à Rovaniemi (Finlande). Cette collaboration et la participation de 2 200 militaires suédois et de 2 500 militaires finlandais à TRJE18 sont autant de pas de plus vers l’OTAN, ont estimé les opposants à l’entrée de ces pays dans l’Alliance. Le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, a répliqué que la participation de la Suède s’explique par son engagement, formulé depuis des années, à venir en aide « à un autre pays de l’UE ou à un voisin nordique, en cas d’agression ». Quant à son homologue finlandais, il s’est limité à déclarer que la Finlande vise seulement à renforcer ses capacités de défense et à améliorer l’interopérabilité internationale de ses forces armées.

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