Tokyo et Washington se préparent en cas d’intervention chinoise contre les îles Senkaku.

Alors que le département d’État américain a officiellement demandé à Pékin de retirer l’intégralité de ses missiles des îlots artificiels situés en mer de Chine, le ministre chinois de la Défense, le général Wei Fenghe, a exigé que les États-Unis et le Japon cessent d’envoyer des bâtiments militaires aussi près des « zones de souveraineté » chinoises. 

La réaction américaine et japonaise n’a pas tardé. Washington et Tokyo ont démarré aussitôt les travaux de planification destinés à contrer une intervention armée contre les îles Senkaku. L’objectif pour le Japon consisterait à intégrer au sein de ses forces d’autodéfense les capacités de frappes américaines. 

Depuis 2015, les Japonais ont défini, dans le cadre de leur Livre blanc, une structure de cohésion permettant aux forces japonaises et américaines de se coordonner en cas d’attaque chinoise contre l’archipel nippon. Une structure qui a mobilisé plus de 57 000 militaires lors de la dernière édition de l’exercice Keen Sword (47 000 militaires japonais et 10 000 militaires américains), qui s’est déroulée en novembre dernier en présence d’observateurs britanniques, français et australiens. Cependant, fort de son budget militaire et des percées technologiques dans plusieurs domaines, notamment aéronautique et naval, Pékin croit sortir victorieux d’un éventuel conflit dans la région. Par-delà la production massive de frégates et de destroyers, la Chine mise surtout sur ses capacités d’attaques aéronavales. L’Armée populaire de libération (APL) dispose pour cela de chasseurs embarqués J-15 et de bombardiers J-10B, capables de frapper des cibles navales ou terrestres, ainsi que de chasseurs furtifs J-20 en cours de déploiement, destinés à neutraliser en priorité les plates-formes de renseignement adverses.

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