Al-Zawahiri, l’émir d’Al-Qaida « canal historique » a célébré le onzième anniversaire du « martyre » d’Oussama Ben Laden (tué le 2 mai 2011 par les Seals de la Navy à Abbottabad au Pakistan) publiant une vidéo intitulée : « l’appel de l’imam à la communauté islamique ».
L « appel de l’imam » fait référence à Ben Laden. Selon Zawahiri, il continue à progresser et à trouver de nouveaux adeptes malgré les « nombreux adversaires ».
Il rappelle les principes édictés par son prédécesseur : l’établissement de la charia, la libération des terres d’islam, la libération de la communauté des musulmans (la Oumma) de l’oppression, le soutien aux opprimés et l’unification des musulmans pour s’opposer à leurs ennemis.
Il souligne le combat mené par Ben Laden contre la « division » [des musulmans].
Si tout ce qui précède n’est pas nouveau, il clame avec un certain triomphalisme le fait que l’« Amérique a été vaincue » et que l’« appel de Ben Laden au jihad l’a emporté ».
La « défaite » des Américains concerne le retrait d’Afghanistan, les catastrophes économiques en Irak, la Covid-19 et maintenant l’abandon de son allié ukrainien au « prédateur russe ».
Il demande également à ce que son message soit traduit dans diverses langues de manière à être largement diffusé.
Depuis la prise de Kaboul en août 2021 par les taliban, les communications d’Al-Zawahiri vers l’extérieur sont bien plus rapides qu’auparavant ce qui tend à prouver qu’il réside désormais dans une zone « sûre ».
La décision du rétablissement du port de la burqa à l’extérieur prise par « le commandeur des croyants, le cheikh Hibatullah Akhundzada », ne peut qu’enchanter Al-Zawahiri(1). Il est vraisemblable que sa longue expérience du jihad qui a débuté dans les années 1970 en Égypte lui permet de conseiller le chef des taliban afghans qui lui rend une dizaine d’années.
Beaucoup d’observateurs ont annoncé la mort d’Al-Qaida « canal historique » et de Zawahiri à plusieurs reprises. Si c’est surtout le mouvement de l’État Islamique (Daech) qui fait parler de lui, la « nébuleuse » semble être encore bien présente aux côtés des taliban en Afghanistan, au Sahel via le « groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » (GSIM), en Somalie avec les Shebabs, au Yémen avec « Al-Qaida dans la péninsule arabique » (AQPA), etc.
Et surtout, le vieil émir de 71 ans semble toujours être d’attaque apparaissant en image ou par le son régulièrement.
1. Cette mesure est très mal prise par les pays donateurs qui fournissent l’aide internationale indispensable à la survie des populations. Si cette dernière diminue, cela participera au chaos dans lequel l’Afghanistan plonge inexorablement. Voir : « Afghanistan : la violence perdure » du 26 avril 2022.
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