On pourrait dire « bilan constant », pour les conflits dans le monde en l’année 2021. D’abord, un retrait sans gloire, en août 2021, des troupes de l’OTAN de l’Afghanistan. Vingt ans pour en arriver là ! C’est cher payer, surtout en hommes, mais aussi en budget.

On notera la zone de grande tension, depuis novembre 2021, entre l’Ukraine et la Russie. Washington a annoncé, pour les premiers mois de 2022, une offensive russe pour agrandir les régions rebelles au Donbass. On verra bien si les oracles va-t-en guerre de la Maison Blanche ont vu juste !

Non loin de là, c’est à un autre bras de fer que l’on assiste, cette fois sur la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, où Minsk attire des vagues de migrants pour tenter de déstabiliser l’Europe.

Grande gesticulation aussi en mer de Chine, entre Pékin et les États-Unis, avec pour cadre la conquête de Taiwan par les armées chinoises. L’Amérique cherche des alliés. Si les Européens via l’OTAN se font tirer l’oreille pour participer à un éventuel conflit contre la Chine, dont ils n’ont rien à gagner – un peu comme en Afghanistan, d’ailleurs, ou en Irak en 2003 –, les pays anglo-saxons sont, bien sûr, derrière Washington – cela vaut bien une commande de sous-marins nucléaires pour un pays qui, paradoxalement, interdit le nucléaire sur son sol…

Autre conflit en 2021, la guerre civile au Yémen, avec cette fois le retrait – également sans gloire – de l’armée saoudienne et la victoire – du moins, actuellement – des houthistes. Tandis qu’au Moyen-Orient, dans une indifférence totale, la guerre fait encore rage en Syrie. Grand silence aussi sur le retour des Tigréens aux portes d’Addis-Abeba, en Éthiopie.

Concernant les opex françaises, on a assisté à une baisse sensible du volume de l’opération Barkhane avec la fermeture de trois bases françaises, à Kidal, Tessalit et Tombouctou. Les seules opérations pour éliminer des rebelles sont réalisées par les forces spéciales. Avant 2023, Paris aura réduit ses effectifs de 5 100 à 3 000 hommes. Départ à terme aussi des soldats et avions au Levant ; cette opex se justifiant de moins en moins.

Pendant ce temps, la Russie pousse ses pions en Afrique, via ses mercenaires de la société militaire privée (SMP) Wagner entre autres, en Libye, en Centrafrique, au Mozambique et peut-être bientôt au Mali. Sans oublier que les Russes sont aussi présents en Ukraine et en Syrie. L’année 2022 risque d’être active sur tous les fronts !

Bonne lecture
Eric Micheletti

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