Une unité spéciale de la police sème la terreur dans les quartiers pauvres de Caracas.

Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a demandé la dissolution des Fuerzas de Acciones Especiales (FAES), créées par le président Nicolás Maduro, officiellement pour « protéger le peuple de la criminalité et des bandes de terroristes ». 

Mises sur pied en avril 2016 au sein du Cuerpo de Policía Nacional Bolivariana (la police nationale vénézuélienne), ces forces dites d’actions spéciales auraient procédé à près d’un millier d’exécutions extrajudiciaires depuis 2018, assurent plusieurs ONG, dont Cofavic (Comité des familles des victimes), qui se basent sur les témoignages de proches de victimes et sur des informations obtenues sur le terrain. Selon ces mêmes ONG,
les policiers des FAES feraient des descentes en toute illégalité dans les quartiers pauvres des grandes villes du pays, notamment à Caracas, exécuteraient des hommes jeunes à bout portant, inventeraient des fusillades, dissimuleraient des rapports d’autopsie et empêcheraient les familles d’avoir accès aux dossiers sur leurs proches. 

Rien que dans la zone métropolitaine de la capitale, les FAES seraient responsables de pas moins de 70 % des décès imputés aux forces de police et de sécurité vénézuéliennes. Souvent cagoulés, vêtus de noir, avec un écusson à tête de mort brodé sur l’épaule, les policiers des FAES projettent une image censée inspirer la crainte. 

On ne connaît rien de leur origine sociale, de leur parcours et de leur statut. On ignore même combien ils sont réellement à porter l’uniforme. Leur chef, Rafael Enrique Bastardo Mendoza, est sous le coup de sanctions de Washington, qui l’accuse de violations des droits de l’homme, tout comme Ivan Rafael Hernandez Dala, patron de la Dirección General de Contrainteligencia Militar (la Direction générale du renseignement militaire). 

Selon des chiffres publiés par le gouvernement Maduro, plus de 18 000 personnes ont péri depuis 2016 dans des cas relevant de « résistance à l’autorité ». Pour Michelle Bachelet, ces décès imputables aux forces de l’ordre, tous corps confondus, pourraient dans de nombreux cas « constituer des exécutions extrajudiciaires ».

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