L’attentat-suicide du 16 janvier dernier dans la ville de Manbij, au nord-est de la Syrie, prouve que DAECH est toujours présent dans la région.

Le 16 janvier 2019, le Syrien Abou Yassin al-Chemi a fait exploser la charge qu’il portait sur lui dans la localité de Manbij, carrefour stratégique de la province d’Alep tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par la coalition internationale. Cet attentat s’est déroulé au niveau du restaurant Qasr al-Omara, où s’arrêtent parfois les étrangers membres de la coalition, afin d’améliorer leur ordinaire. Quatre Américains dont deux militaires ont été tués, ainsi que 13 autres personnes dont des miliciens des FDS. Daech a rapidement revendiqué l’opération via son « agence » Amaq.

Ce ne sont pas les premières pertes occidentales à Manbij. Le 30 mai 2018, un membre de la Delta Force et un militaire britannique qui l’accompagnait ont péri lors de l’explosion d’un engin explosif improvisé alors qu’ils participaient à une opération de reconnaissance.

La zone est de moins en moins sûre. Ainsi, de la fin août à la mi-novembre 2018, Daech a commencé à revendiquer quelques actions dirigées contre le « PKK » (c’est ainsi qu’il qualifie les militants du Parti de l’union démocratique [PYD]) dans la région de « Halab » (du nom de son ancienne province d’Alep), ces subdivisions ayant disparu le 10 juillet de la même année avec l’apparition d’uniquement deux wilayas, celle d’Irak (wilayat al-Iraq) et celle de Syrie (wilayat al-Sham). Mais, à compter du 24 novembre, les actions terroristes se sont multipliées, les Forces de sécurité intérieures de Manbij (FSIM) du Conseil militaire de Manbij (chapeauté par le PYD) semblent débordées.

Après que le président Donald Trump eut annoncé le 19 décembre le retrait des troupes américaines de Syrie, la situation s’est encore tendue d’un cran. Les forces turques et les milices qui leur sont fidèles se sont prépositionnées en vue d’une future offensive qui devrait, dans un premier temps, chasser les FDS de l’ouest de l’Euphrate. Le PYD, majoritaire dans les FDS, tente de trouver son salut en se tournant vers Damas. En janvier 2019, Daech a encore intensifié ses actions dans la zone sous la forme d’IED et d’assassinats ciblés. L’attaque du 16 janvier était la cinquième depuis le début de l’année…

Bien qu’officiellement vaincu si l’on en croit le président Trump, Daech se livre à de nombreuses actions de guérilla en Syrie, en particulier dans les régions de Manbij, Raqqa, Hassaké et Deir ez-Zor. Les zones tenues par les forces gouvernementales ne sont pas épargnées, comme le montre l’attentat du 20 janvier à Damas.

Publié le

Photos

Photos USSOCOM