Pour le renouvellement et la modernisation de sa flotte, Riyad s’est tourné vers les chantiers navals européens et américains.

Le chantier CMN a procédé, en août dernier, à la cérémonie de mise à l’eau des deux premiers HSI (High-Speed Interceptor) d’une série de 39 unités commandées par Riyad. L’événement s’est déroulé à Cherbourg en présence d’officiels et de médias saoudiens, mais pas de la presse française ni de membres du gouvernement. Il faut dire que les ventes d’armes à Riyad demeurent un sujet sensible en France comme en Europe à cause de leur utilisation potentielle dans le conflit au Yémen.

Commandés en 2018, les HSI sont des unités de 32 m de long, pouvant dépasser la vitesse de 45 nœuds, dont l’armement principal est constitué d’un canon téléopéré Nexter de 20 mm type Narwhal. Sur les 39 unités commandées par Riyad, 21 seront fabriquées à Cherbourg, les autres localement, à Dammam, en transfert de technologie. En dehors de ces intercepteurs, CMN réalise aussi trois patrouilleurs lance-missiles de 56 m type.
La Combattante FS 56 pour la marine saoudienne, en vue d’une livraison à partir de 2020. On peut également ajouter la rénovation par Naval Group des principales frégates saoudiennes produites en France, à savoir les trois F3000, plus deux des quatre F2000. Ce programme de modernisation doit s’achever en 2020.

La France n’est toutefois pas l’unique fournisseur européen de Riyad. Le chantier allemand Lürssen a remporté en 2015 un contrat avec le ministère saoudien de l’Intérieur pour la fourniture de 140 unités de 15 à 90 m, dont 79 intercepteurs de type 1650 FIC sous-traités au chantier naval français Couach. Mais en Europe, c’est le groupe espagnol Navantia qui a décroché le plus gros contrat avec un récent accord portant sur cinq corvettes de 100 m lourdement armées. La construction de la tête de série a débuté en janvier dernier à Cadix, en vue d’une livraison en 2022. Cependant le « gros lot » a été décroché par les États-Unis, plus précisément par Lockheed Martin, qui a signé avec Riyad un contrat portant sur quatre corvettes LCS (Littoral Combat Ship) type Freedom. La version choisie par la marine saoudienne est nettement plus armée que celle de l’US Navy puisqu’elle devrait mettre en œuvre huit missiles antinavires Harpoon, un système surface-air à lancement vertical Mk41 avec 16 cellules, un système SEA Ram, une tourelle de 76 mm, de l’artillerie légère téléopérée et des tubes lance-torpilles.

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DCNS/Naval Group