Il aura fallu une attaque terroriste éclair, un massacre de civils et de militaires, en Israël, pour que les médias oublient la guerre en Ukraine. Il est vrai que les commandos du Hamas ont réussi leur opération : ils ont su choisir le moment, aveugler les systèmes d’alerte de Tsahal, enfumer les services de renseignement israéliens, pénétrer en profondeur en Israël – et pas simplement avec quelques équipes de tueurs, mais par milliers, avec des vecteurs terrestres, aériens et navals – et terroriser tout un pays, en massacrant, pour frapper les esprits.
Cette attaque est un modèle du genre, une sorte razzia des temps modernes en territoire ennemi, dans le but non plus d’enlever les récoltes, les troupeaux, les femmes, les enfants, mais de tuer le maximum de personnes et de prendre des otages.
Pourtant Israël se croyait à l’abri derrière ses barrières sécuritaires et ses services de renseignement. Il n’en a point été ainsi. Les forces du Hamas ont pénétré en territoire hébreu en plus d’une trentaine de points, ont envahi plusieurs camps, détruit nombre de véhicules blindés et se sont emparées d’officiers supérieurs dans un état-major. Du jamais vu, pour Tsahal.
Après ce KO technique, l’armée la plus forte du Moyen-Orient a mis plus de 48 heures à réagir et à contre-attaquer – un peu à l’image de la guerre de 1973 – et à repousser et neutraliser tous les combattants du Hamas encore sur son sol.
Pourtant l’opération Bordure protectrice, en 2014, où Tsahal dut affronter non plus des combattants du Hamas mal entraînés, mais de véritables soldats bien armés et manœuvrant dans les ruines de Gaza-City, aurait dû alerter le gouvernement Netanyahou..
Dans l’actuel assaut lancé contre Gaza, l’armée israélienne a changé de modèle stratégique, et elle est décidée à écraser totalement l’adversaire, à occuper le terrain jusqu’à ce que le Hamas retourne à la clandestinité et devienne incapable de mener des actions d’envergure. Pour cela, Israël doit accepter de perdre des soldats et d’occuper à nouveau Gaza. Mais à quel coût humain ?
Bonne lecture
Eric Micheletti
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