Le pétrolier-ravitailleur Kharg 431, le plus important de la marine de guerre iranienne, a été touché par un incendie catastrophique dans le Golfe d’Oman le 1er juin vers 14 H 25.
Devant l’intensité du sinistre, l’équipage qui n’a pas réussi à maîtriser l’incendie a été contraint d’évacuer le bord après vingt heures de lutte. Aucun mort ne serait à déplorer. Le navire a ensuite sombré à une dizaine de kilomètres du port iranien de Jask où se trouve une base navale chargée de la Mer d’Arabie. Le risque de pollution par des hydrocarbures échappés de ce tanker est élevé.
La perte de ce navire est catastrophique pour la Marine iranienne qui voit ainsi disparaître l’un de ses trois ravitailleurs (les deux autres sont le Bandar Abbas 421 et le Bushehr 422 mais de plus petit tonnage) qui accompagnait ses frégates dans ses missions les plus lointaines. Il pouvait également embarquer de grandes quantités de ravitaillement, un poste de commandement et de renseignement et trois hélicoptères. Cela va limiter l’allonge de la Marine iranienne. Construit en Grande Bretagne et lancé en 1977, il a rejoint la Marine iranienne en 1984.
Les autorités iraniennes n’ont fait aucun commentaire quant à l’origine du sinistre mais il est de notoriété publique qu’une guerre navale de basse intensité a lieu opposant l’Iran et Israël depuis 2019 avec un emploi régulier de mines ventouses (dites « limpet ») (1).
Le Wall Street Journal avait rapporté en avril qu’une douzaine de navires iraniens transportant du pétrole ou des armes avaient été ciblés, probablement que les commandos israéliens. Toutefois, il n’y a aucune certitude pour le moment d’autant que l’incendie aurait débuté dans la chambre des machines (donc l’emploi de mines extérieures semble exclu) et les chaudières du bâtiment avaient été refaites en 2016 et que la qualité de l’industrie iranienne est souvent sujette à questions.
Il reste à la composante navale des pasdarans l’ancien roulier « Shahid Roudaki » transformé en base de combat et de renseignement flottante. Mais ce navire n’a pas la capacité de ravitailler d’autres bateaux à la mer. De plus, il doit constituer une cible de choix pour l’État hébreu.
Enfin, bien qu’aucun lien ne puisse être établi avec ce naufrage, une importante raffinerie située en banlieue de Téhéran est en feu depuis le 2 juin.
1. Lire aussi : « Guerre navale de basse intensité menée au Proche-Orient ».
Lire aussi : IRAN : Deux navires de guerre entrent dans l’Atlantique
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