Le vory v zakone (bandit dans la loi) d’origine azérie Ali « Albert Ryzhiy » Heydarov âgé de quarante ans a été assassiné dans un club de fitness le 12 avril dans le complexe résidentiel d’Alye Parusa à Moscou.
Le tueur l’a abattu par derrière de plusieurs balles tirées avec un pistolet semi-automatique Glock alors que la victime était sur son tapis de course. Il a pris soin de l’achever d’un coup de grâce au sol puis est reparti tranquillement. Il a ensuite tenté de disparaître en empruntant bus et taxi. Il s’est débarrassé de deux armes, le Glock qui avait servi au meurtre et un pistolet mitrailleur Skorpion avec plusieurs chargeurs.
Cela ne l’a pas empêché d’être arrêté deux jours plus tard. Identifié comme Matlab Sultanov d’origine azérie, il a reconnu les faits devant le procureur en affirmant qu’Heydarov qu’il a appelé « Alik le rouge » l’avait « insulté lui et sa mère »… Selon lui, il ce serait une affaire personnelle et il n’aurait pas été rémunéré pour cet assassinat. Bien sûr, personne ne croit en cette version car aucun lien n’a pu être établi entre les deux hommes. Mais Sultanov doit maintenant tenter de sauver sa peau car ses commanditaires ne vont pas lui pardonner de s’être laissé appréhender. Ce qui semble certain, c’est que ce meurtre avait été soigneusement préparé car l’assassin a profité de fait qu’exceptionnellement sa cible n’était pas escortée par un garde du corps pour passer à l’action.
Dernièrement Heydarov avait été lié à l’assassinat de son compatriote, Nadir Salifov alias Guli, tué dans son hôtel à Antalya (Turquie) en août 2020 par son propre garde du corps Pour le moins, les deux hommes ne s’entendaient pas, Salifov qui dominait la criminalité d’origine azérie ayant monté un « front » anti-Heydarov. Sorti de prison en mai 2020 alors qu’il n’avait pas fini de purger sa peine (il avait été incarcéré en 2016 pour une peine de sept années d’emprisonnement), il était soupçonné avoir partie liée avec le FSB, les services de renseignement intérieurs russes. D’ailleurs, depuis son élargissement, il entretenait les meilleurs rapports avec les représentants des forces de l’ordre moscovites. Un signe troublant réside aussi dans le fait que, bien que les traditions soient très respectées dans les ex-Républiques d’URSS, il ait été enterré à Saint-Pétersbourg (où il avait résidé) mais pas sur sa terre natale comme l’exigerait la coutume.
Il avait été intronisé vory v zakone par l’intermédiaire d’Aslan Rachidovitch Usoyan alias Ded Khassan assassiné par un sniper à Moscou le 16 janvier 2013. Ce denier qui était impliqué dans les filières de jeux illégaux, les trafics d’armes et de drogues, s’opposait au camp de Tariel Gouramovitch Oniani sorti des prisons russes en 2019 où il était entré en 2010 (mais il a aussitôt été transféré vers les geôles espagnoles). Ded Khassan avait d’autres ennemis comme le criminel azéri Rovshan Janiyev alias Rovshan Lankaransky assassiné le 18 août 2016 à Istanbul. Le règlement de comptes entre vory v zakone semble être la piste privilégiée. Cette guerre interne qui couve depuis des années devrait voir apparaître de nouveaux responsables dans la mesure ou ils ne sont pas éliminés les uns après les autres comme c’est le cas actuellement. Albert Ryzhiy du haut de ses quarante ans était une « valeur montante ». Il a peut-être commis une erreur fatale, à savoir que le serment des vory v zakone lui imposait de ne jamais fréquenter les membres des forces de l’ordre. La peine encourue est simple : la mort.
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