Les autorités tadjikes ont annoncé avoir tué plusieurs djihadistes qui seraient entrés dans le pays depuis l’Afghanistan. Le groupe État islamique tente-t-il de s’établir dans les pays de l’ex-URSS, en Asie centrale en particulier ? C’est en tout cas ce qu’a affirmé Alexander Bortnikov,
le directeur du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), au lendemain de l’attaque du poste-frontière tadjik d’Ishkobod, non loin de la frontière avec l’Ouzbékistan, qui, en novembre dernier, a fait officiellement 17 morts,
dont 15 djihadistes présumés.
Cependant, le groupe État islamique n’a pas revendiqué la responsabilité de l’attaque, alors qu’il avait confirmé sa participation à plusieurs actions au Tadjikistan, dont l’assassinat en juillet 2018 de quatre touristes étrangers près de Dangara, et l’émeute dans la colonie pénitentiaire de Khodjent, en novembre 2018, qui aurait fait entre 25 et 48 morts. Des partisans du groupe islamiste sont également apparus dans un cas de rébellion dans la prison de Vahdat
en mai 2019.
Cela dit, certains aspects de la version officielle de l’attaque du poste-frontière d’Ishkobod soulèvent des questions.
Le média russe Fergana note en particulier que le tronçon de la frontière afghane par lequel les djihadistes seraient entrés au Tadjikistan traverse des zones découvertes, rarement utilisées par les contrebandiers.
Il se demande également comment des terroristes armés ont pu parcourir des centaines de kilomètres à travers le pays, jusqu’à la frontière avec l’Ouzbékistan, dans plusieurs voitures et en passant tous les postes de contrôle en cours de route.
Toutefois, selon un ancien haut fonctionnaire du FSB aujourd’hui à la retraite, les assaillants venaient en fait du Tadjikistan et se dirigeaient vers l’Afghanistan pour rejoindre des groupes djihadistes, et non l’inverse…
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