Les violences ont repris de nouveau dans les provinces du sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion séparatiste.
Depuis 2004, la Thaïlande, majoritairement bouddhiste, est aux prises avec une insurrection séparatiste dans plusieurs provinces à majorité musulmane, frontalières de la Malaisie, qui n’acceptent pas l’autorité de Bangkok. La récente attaque d’un groupe armé dans la province de Yala contre un poste de surveillance d’une plantation de caoutchouc tenu par des miliciens a fait 15 morts et plusieurs dizaines de blessés. C’est l’une des actions terroristes les plus meurtrières de ce conflit, qui a fait près de 7 000 morts, en majorité des civils, depuis 2004. Cette attaque, menée par un groupe armé bien entraîné et qui détonne avec les traditionnelles bombes artisanales peu efficaces couramment employées par les insurgés, met un coup de projecteur sur le divorce de plus en plus prononcé entre les populations civiles bouddhistes et musulmanes du sud du pays, avec la formation de véritables milices armées de part et d’autre. Jusqu’à présent, les attaques se concentraient sur des cibles militaires et des symboles de l’État. L’armée royale thaïlandaise a accusé les séparatistes musulmans d’en être à l’origine, mais les forces de police ont constaté que, parallèlement au conflit politique, les assassinats par armes à feu ont souvent pour motif l’important trafic de drogue et de personnes de cette région frontalière avec la Malaisie. Quelques mois plus tôt, en juillet, une attaque dans la province de Pattani avait fait quatre morts, soldats et civils. Les assaillants, armés de grenades et d’armes automatiques, s’en étaient pris cette fois à un poste militaire pendant près d’une heure. Les observateurs craignent une escalade de la violence.
Ce conflit, qui dure depuis une quinzaine d’années, promet d’être un défi de taille pour le nouveau gouvernement thaïlandais. Les cinq provinces concernées par cette rébellion sont celles de Narathiwat, Pattani, Satun, Songkhla et Yala,
qui regroupent l’essentiel des 5 % de musulmans que compte la Thaïlande. Un lien entre le conflit dans ces régions méridionales et les attaques terroristes qui avaient touché, en 2016, des sites touristiques hors du sud du pays, notamment Phuket et Hua Hin, n’a cependant jamais été établi de façon formelle.
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