Les accords de paix ne semblent décidément pas faire l’unanimité au sein des ex-forces armées révolutionnaires de colombie.

Une commandante du 18e front, groupe armé de la nébuleuse dissidente des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia – Ejército del Pueblo (FARC-EP) refusant l’accord de paix, portant le nom de guerre de « La Reina », a annoncé que ses forces rejoignaient Iván Márquez, dans son projet de reformer les FARC-EP, et qu’elles le reconnaissaient comme commandant en chef de la nouvelle guérilla. Dans son communiqué, « La Reina » a précisé que le 18e front suivra désormais les directives de la nouvelle guérilla formée par Iván Márquez,
de son vrai nom Luciano Marín Arango, par Seuxis Pausias Hernández, alias « Jesús Santrich », et par Hernán Darío Velázquez, alias « El Paisa ».
Le 18e front, qui compte au moins 140 combattantes et combattants, opère dans la partie occidentale de la Colombie, plus précisément dans le nord-ouest du département d’Antioquia et dans le sud du département de Cordoba. Son implantation fait du 18e front un allié stratégique pour Iván Márquez qui est, lui, présent dans la partie nord-orientale du pays, à la frontière avec le Venezuela.
Ce nouveau ralliement pourrait laisser présager des progrès dans la réunification des FARC-EP.
Le 29 août dernier, Iván Márquez, négociateur en chef des FARC dans le cadre de l’accord de paix conclu avec le gouvernement de Bogotá, était apparu dans une vidéo, aux côtés des deux commandants de la guérilla Jesús Santrich et El Paisa, pour annoncer « une nouvelle étape de lutte armée », sous la houlette du Mouvement bolivarien pour la nouvelle Colombie.
Ayant repris le maquis depuis plus d’un an déjà, Iván Márquez avait justifié à cette occasion vouloir reprendre les armes en réponse à la « trahison par l’État » des accords de paix de La Havane, qui ont permis le désarmement, en 2017, de quelque 7 000 combattants des FARC-EP, et aux nombreux meurtres de dirigeants sociaux et d’anciens guérilleros. Par ailleurs, il avait annoncé également que la guérilla rechercherait des alliances avec l’Ejército de Liberación Nacional (ELN). Considérée comme la dernière guérilla active de Colombie, l’ELN s’est renforcée ces dernières années, passant de 1 800 à environ 2 300 combattants.
Quant aux guérilleros ayant rallié Iván Márquez, selon différentes sources, ils seraient pas moins de 2 000, présents dans 85 municipalités et regroupés en une vingtaine de structures.
Cela étant, on ignore encore si ces groupes dissidents opèrent sous la direction d’une chaîne de commandement unique.

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