Brusque changement de directeur général à la tête de l’ISI, le principal service de renseignement pakistanais.

Le lieutenant général Asim Munir, qui occupait le poste de directeur général de l’Intelligence Inter-Services (ISI) pakistanais depuis seulement huit mois, a brusquement été muté le 16 juin dernier. Dès le lendemain, il a pris le commandement du XXXe Corps d’armée basé dans le Punjab (dit aussi Triple X Corps ou Gujranwala Corps).

Bien que ce commandement soit prestigieux, rien n’est venu expliquer cette mise à l’écart du monde du renseignement alors que le mandat de DG de l’ISI est habituellement de trois ans.

Asim Munir était un spécialiste de cette discipline puisqu’il avait dirigé précédemment les services de renseignement militaires pakistanais. Le lieutenant général Faiz Hameed, considéré comme un « dur », a été désigné à sa place.

Il a déjà servi au sein de l’ISI comme chef du contre-espionnage où il aurait remporté de nombreux succès dans la lutte antiterroriste.

Globalement, il est fortement opposé aux mouvements de défense des droits de l’homme et ethno-religieux qui ont été très entreprenants ces deux dernières années au Pakistan. Il s’est particulièrement distingué contre une de ces organisations les plus actives, le Pashtun Tahafuz Movement (Mouvement de protection pachtoun) qui défend les droits des populations pachtounes dans de nombreuses provinces du pays.

Les deux autres missions prioritaires de l’ISI concernent les relations avec l’Inde et avec l’Afghanistan.

Plus généralement, Islamabad se serait éloigné de son allié traditionnel, l’Arabie Saoudite, pour se rapprocher du Qatar dans la querelle qui oppose ces deux États.

Cette nouvelle politique a certainement des retentissements au sein de l’ISI, qui peut expliquer ce jeu de chaises musicales.

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Texte

Alain Rodier

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ISI