Dans une interview aux Échos, la ministre des Armées n’a plus exclu le recours à l’achat de drone MALE « sur étagère », pour répondre au besoin français en engins de ce type, dans la deuxième moitié de la décennie. L’Euromale, piloté par l’Allemagne, pour la France, l’Espagne et l’Italie apparaît comme clairement trop lourd et, par conséquent, trop cher. Assez abruptement, la ministre confirme ne pas vouloir acheter n’importe quoi : « Nous avons prévu les autorisations d’engagement dans le budget 2020 pour lancer le programme, mais au moment où on se parle, les conditions ne sont pas tout à fait réunies pour qu’il en soit ainsi. L’enveloppe prévue pour ce programme européen est de plusieurs milliards d’euros, mais pour l’heure, les industriels ne sont pas du tout dans les clous. […] Le plan B, c’est d’acheter des drones. Nous l’avons déjà fait puisque nous avons commandé des drones Reaper, dont un exemplaire supplémentaire nous a été livré en 2019. » Le marché international ne manque pas de modèles disponibles « sur étagère » (chinois, turcs et évidemment israéliens), mais c’est clairement la poursuite de la coopération avec les Américains qui est favorisée. L’armée de l’Air n’a qu’à se féliciter de ses Reaper qui seront armés à partir de la fin de l’année.

Et General Atomics (GA-ASI), propose un drone deux fois plus endurant, le MQ9 Sky Guardian, qui se dérive aussi en version navale, le Sea Guardian. Le californien propose en outre d’intégrer des capteurs et des liaisons de données françaises si la France le souhaite. Cela rallongerait le processus de qualification, mais permettrait par contre de valoriser la base industrielle française.

GA-ASI doit aussi louer un Reaper pour un dollar symbolique pendant deux ans, afin de permettre de remplacer le drone qui a été perdu en opération au Niger fin 2018.

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Jean-Marc Tanguy