Le groupe aéronaval (GAN) formé autour du porte-avions Charles-de-Gaulle a appareillé de Toulon début mars dans le cadre de la mission Clemenceau qui doit l’amener au large de l’Asie, pour un périple d’environ quatre mois. Après la Méditerranée en mars-avril, il assurera du « prépositionnement stratégique » et des « coopérations avec des marines étrangères » en océan Indien. Une escale au moins est prévue en Inde, et une autre à Singapour. Un exercice commun avec la marine japonaise est aussi annoncé. Varuna, l’exercice récurrent avec l’Inde, doit intervenir en mai. L’exercice franco-égyptien Ramsès sera conduit en juillet, sur la route du retour.
Le groupe aéronaval n’ira pas jusqu’au Japon, comme l’avaient demandé les autorités locales, afin de projeter vers la Chine un message fort de solidarité des autorités françaises. Ce n’est manifestement pas envisagé, malgré (ou à cause, selon les versions) du caractère diplomatique du GAN.
20 Rafale ont pris place à bord du porte-avions, ainsi que deux avions-radars Hawkeye, deux hélicoptères de sauvetage Dauphin Pedro et un Caïman Marine, essentiellement pour la logistique et la récupération de pilote à longue distance (un Caïman Marine peut voler plus de quatre heures).
Le porte-avions est pour la première fois accompagné de deux frégates multi-missions (FREMM), et une troisième le rejoindra sur la cinématique. Chacune de ces FREMM emporte, de son côté, un Caïman Marine. Une frégate anti-sous-marine, Latouche-Tréville, succédera à Languedoc (avec deux Lynx) pendant la mission, la Provence restant à demeure. La frégate de défense aérienne Forbin embarquera, pour sa part, un Panther.
Un sous-marin nucléaire d’attaque et un avion de patrouille maritime ATL-2 seront aussi intégrés au GAN, tout comme le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne.
À ce cœur permanent seront ajoutées des frégates étrangères : danoise, portugaise, britannique, américaine et australienne.
La partie méditerranéenne sera a priori la plus opérationnelle, avec un cap qui ne passe pas très loin de la Libye – où la France est en opérations, discrètes mais réelles, depuis plus de cinq ans – et du Levant. L’EMA a, prudemment, expliqué à RAIDS que l’emploi du GAE dans Chammal avait été étudié, mais pas encore décidé (au moment de la réponse, soit le 21 février).
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