Le président Joe Biden avait promis que les États-Unis allaient se venger après l’attentat dirigé le 26 août contre l’aéroport militaire de Kaboul qui a fait treize morts chez les Américains et plus d’une centaine chez les Afghans (dont une trentaine de taliban)(1). Daech avait revendiqué cette action en désignant le « martyr », Abdul Rahman Al-Logari.
Dès la nuit du 27 au 28 août, une frappe visant deux « responsables » de l’attentat était menée par un drone MQ-9 à proximité de la ville de Jalalabad dans la province de Nangarhar à l’est de Kaboul, une zone où la Wilayat Khorasan (EI-K ou ISIS-K) serait particulièrement présente.
Le Pentagone a ensuite annoncé que « deux cibles importantes […] des ‘organisateurs’ et ‘opérateurs’ avaient été tuées » par une munition Hellfire R9X tirée dans la cour d’une habitation. Washington a vraisemblablement bénéficié de renseignements fournis par l’Inter-services intelligence (ISI), les services secrets pakistanais. Il faut dire qu’Islamabad a toujours considéré l’EI-K comme un ennemi qui cherchait à déstabiliser le régime pakistanais, ce qui est parfaitement exact, tous les dirigeants de pays musulmans étant considérés par cette organisation comme des « apostats » (des traîtres à l’islam).
Plus globalement, ce mouvement est également une menace potentielle pour les pays occidentaux. En 2020, un complot visant des bases américaines et de l’OTAN en Allemagne a été déjoué. À savoir qu’à la mi-avril, la police allemande a arrêté quatre Tadjiks qui se préparaient à attaquer des installations de l’Alliance mais aussi des personnels y servant. Selon le bureau du Procureur fédéral, les prévenus étaient membres d’une cellule terroriste qui entretenait des liens avec deux dirigeants de Daech, l’un en Syrie, l’autre en Afghanistan. Celui localisé en Afghanistan aurait donné des instructions pour les attaques devant se tenir sur le sol allemand.
Depuis 2018, le bureau des Nations Unies qui suit le phénomène terroriste insiste sur le fait que l’Afghanistan peut devenir une base arrière pour des terroristes de Daech comme la Syrie l’a été en 2014-2015.
Ce qui est tout de même étonnant, c’est que tout les responsables politiques et militaires de la planète reconnaissent que Daech est l’« ennemi absolu » et des alliances de circonstance sont en train de se créer comme celle des taliban avec les Américains (peut être éphémère).
1. Selon le Pentagone, il n’y aurait eu qu’un kamikaze.
Voir article du 27 août 2021 : Attentats de Kaboul : les premiers d’une longue série ?
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