Depuis 2014, les rebelles houthis continuent leur grignotage de terrain. Depuis 2020, ils ont pour objectif tactique principal le gouvernorat de Marib et sa capitale (1).
Cette région est assiégée depuis des mois mais c’est la ville d’Abdiya située au sud de Marib qui est encerclée depuis trois semaines. Les Houthis ont lancé l’assaut ce week-end pour s’emparer de la localité. Mais les forces gouvernementales appuyées par des tribus locales et par l’aviation saoudienne qui a effectué 33 sorties rien que pour la journée du 11 octobre (qui auraient fait 158 morts et détruits huit véhicules rebelles) opposent une résistance inattendue. Selon le gouvernement légal du Président Abd-Rabbu Mansour Hadi, les pertes des assaillants se compteraient en centaines (2).
En dehors de la défaite symbolique que représenterait la chute de cette région située au centre-ouest du pays, elle est aussi intéressante car riche en gisements d’hydrocarbures et située qu’à 120 kilomètres de Sanaa, la capitale prise par les Houthis en 2014. De plus, cela donnerait aux rebelles une base de départ pour poursuivre leurs avancées vers l’est et le sud tout en consolidant leurs positions.
Des négociations ont bien eu lieu ces dernières années mais en juin, l’ancien émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a reconnu son échec au terme d’une mission de trois ans. Son successeur, le diplomate suédois Hans Grundberg, a appelé à une « une paix durable […] Il est impératif que tous les efforts soient déployés de façon à relancer un processus politique qui peut engendrer des solutions durables répondant aux attentes des femmes et hommes yéménites ».
Comme d’habitude, les populations (en ce moment les 38.000 habitants d’Abdiya) prises en étau entre les deux camps sont les premières victimes de la situation catastrophique qui résulte du manque de nourriture et de médicaments. Selon l’ONU, quelques 80% des 30 millions de Yéménites dépendent de l’aide humanitaire. Or celle-ci a toutes les difficultés à passer…
1. Voir « L’Arabie Saoudite est-elle en train de perdre la guerre au Yémen ? » du 19 novembre 2020.
2. Il convient de rester très prudent avec ces chiffres envoyés depuis Riyad où le président Hadi est réfugié. Ils sont vraisemblablement surévalués pour cause de propagande.
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