Au moins treize métropoles nord-américaines sont des sanctuaires pour les cartels de la drogue mexicains. Selon la Drug Enforcement Administration (DEA), ces organisations criminelles continuent de proliférer en nouant des relations avec d’autres bandes locales. En tête des « collaborateurs » réguliers des Mexicains se trouvent les gangs de rues et de prisons qui assurent presque tous la distribution de la drogue aux clients réguliers. Une spécificité réside dans le fait que les cartels mexicains font appel aux triades chinoises pour assurer le blanchiment d’une partie de l’argent récolté.
Les cartels les plus représentés aux USA sont dans l’ordre décroissant d’importance celui de Sinaloa, le Cartel de Jalisco Nouvelle Génération (GJNG), l’organisation Beltran Leyva, le cartel de Juarez, le cartel du Golfe puis les Zetas. Le cartel de Sinaloa est l’organisation criminelle mexicaine la plus influente aux États-Unis bien qu’elle soit directement concurrencée par le CJNG qui a pris la première place du crime organisé au Mexique en particulier faisant preuve d’une imagination débordante dans le domaine des horreurs commises (démembrement de victimes vivantes, hommes comme femmes, adversaires brûlés vifs, enfants assassinés, tortures sadiques qui dépassent en infamie ce qui existait pourtant déjà). En matière de puissance, l’organisation Beltran-Leyva est la troisième structure mexicaine aux États-Unis suivie par le cartel de Juarez puis par celui du Golfe et enfin par les Zetas qui semblent être en perte de vitesse tout en n’ayant pas disparu.
À la différence du territoire mexicain où les cartels mènent des guerres internes sanglantes tout en terrorisant les populations locales mais en se livrant aussi parfois à des actions sociales (comme c’est le cas dans le cadre de la crise causée par la Covid-19), ces deux leviers servant à « gagner les cœurs et les esprits », les USA ne paraissent pas être un terrain d’affrontements directs entre organisations criminelles – sauf « accident » -. Les criminels mexicains ne veulent pas trop attirer l’attention des autorités – qui ne sont pas totalement corrompues comme au Mexique – afin de préserver des débouchés pour leurs « produits », principalement des drogues et des migrants clandestins, tout en pouvant continuer à s’approvisionner quasi au grand jour en armes et munitions sur le marché légal. Ils appliquent la vieille méthode criminelle qui dit que « le désordre nuit aux affaires ».
Au plan local, Chicago répond à sa tradition de ville criminogène historique des États-Unis (bien qu’elle ne soit pas la plus vérolée aujourd’hui) accueillant le cartel de Sinaloa, le CJNG, l’organisation Beltran-Leyva et le cartel de Juarez.
Los Angeles qui compte une grande proportion d’habitants d’origine latino-américaine abrite le cartel de Sinaloa, le CJNG et l’organisation Beltran-Leyva.
Le cartel de Sinaloa et le CJNG utilisent aussi Atlanta comme point de distribution de la drogue à travers tout le territoire américain.
Phoenix remplit le même rôle qu’Atlanta pour le cartel de Sinaloa et pour l’organisation Beltran-Leyva.
Les cartels de Sinaloa et de Juarez sont présents à Denver.
Seul le CJNG est implanté à New York, peut-être en raison du fait que la mafia italo-américaine (La Cosa Nostra) qui domine historiquement la ville est déjà en relations avec les cartels colombiens qui l’approvisionnent directement en produits stupéfiants.
Le cartel de Juarez considère El Paso comme son territoire du côté US car c’est la ville jumelle de Ciudad Juarez qui se trouve juste de l’autre côté de la frontière. Il est également présent à Oklahoma City.
Le Cartel du Golfe est implanté à Houston et à Détroit.
Les Zetas sont présents à Laredo, Dallas et à la Nouvelle Orléans.

Le continent nord-américain présente le privilège de recevoir à peu près toutes les Organisations criminelles transnationales (OCT) mondiales auxquelles il convient d’ajouter les gangs de rues omniprésents dans les grandes métropoles. C’est naturel car c’est l’endroit au monde où il y a le plus de profits à faire, surtout lorsque l’on est un hors-la-loi. L’Europe n’en n’est pas encore à ce niveau tout simplement parce que les ressources financières attractives ne sont pas les mêmes mais le pire est à craindre pour l’avenir…Al

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Alain RODIER

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