Le nouveau successeur de « C », le directeur du prestigieux service de renseignement extérieur britannique (la lettre « C » correspondant au paraphe à l’encre verte de son premier directeur, Mansfield Smith-Cumming -1909-1923-, popularisé par « M » dans la série des James Bond), le MI6 (Military Intelligence, section 6) ou SIS (Secret Intelligence Service) est connu. Nommé le 26 juillet, il s’agit de Richard Moore qui était directeur politique au sein du Foreign Office (le ministère des Affaires étrangères britannique) après avoir été ambassadeur en Turquie de janvier 2014 à décembre 2017. Il succède à Sir Alex Younger qui a dirigé l’agence ces six dernières années.
Moore avait occupé précédemment des postes diplomatiques au Vietnam, en Turquie (un premier séjour de 1990 à 1992), au Pakistan et en Malaisie. Avant de devenir diplomate, il avait intégré en 1987 les services de renseignement extérieurs de sa Majesté. Il est difficile de savoir quand il est devenu un  » véritable » diplomate puisqu’il a très bien pu agir sous couverture au sein d’ambassades durant des années…
Apprenant sa nomination, il a déclaré : « je suis heureux et honoré que l’on m’ait demandé de revenir diriger mon [ancien] service […] Le SIS joue un rôle vital – avec le MI5 [renseignement intérieur] et le GCHQ [renseignement électronique ] –… pour protéger le peuple britannique et promouvoir les intérêts de la Grande-Bretagne à l’étranger ». Il affirme par ailleurs que ses trois principaux objectifs sont : « d’arrêter le terrorisme, de perturber l’activité des États hostiles et de donner au Royaume-Uni un cyber-avantage ».
Né en Libye, le nouveau « C » pratique le golf et aime assister aux matchs de cricket et de rugby. C’est so british ! Accessoirement, il pratique la plongée sous-marine et parle plusieurs langues étrangères dont le turc.
Décidément, la Turquie semble être un point de passage pour les futurs maîtres espions. Bernard Emié, le directeur de la DGSE depuis le 25 juin 2017 y a été ambassadeur de 2007 à 2011, un peu avant que Moore n’y présente ses lettres de créances.

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Alain RODIER

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