Alors que ses flottes anciennes d’Alouette III (SA-319) et de Lynx rencontrent des difficultés dans leur fin de vie, la Marine semble avoir obtenu leur remplacement prématuré. Les Lynx quitteraient ainsi la flottille 34F de Lanvéoc-Poulmic à l’été 2020. L’unité emploie encore huit appareils, pour la formation et pour les missions sur les frégates anti-sous-marines (FASM) d’ancienne génération. Leur maintien à bout de bras avait été rendu nécessaire par la prolongation des FASM au-delà de la date limite, car le programme FREMM (frégates multi-missions) avait été décalé et réduit en nombre. En parallèle, le programme d’hélicoptère Caïman Marine a, lui aussi, glissé de près de cinq ans, et la disponibilité de ces appareils est longtemps restée très basse, ce qui ne s’améliore que très lentement.
Pour compenser le départ des Lynx et des Alouette III, la Marine cherche à obtenir trois Caïman Marine supplémentaires (soit un parc de 30 machines), des Dauphin N3 (elle en loue déjà à NHV pour compenser le retrait d’Alouette III plus anciennes encore, des SA-316), ainsi que des H160, dont version militaire est le Guépard. Ce dernier a été avancé de deux ans par Florence Parly (à 2026) après un décalage de quatre ans (à 2028) dans la loi de programmation militaire (LPM). La Marine recherche à louer au moins cinq H160 qui permettraient, en outre, aux armées d’avoir un bon retour sur la maintenance de cet appareil, avant son entrée en service en version militarisée.
La location d’une douzaine de Dauphin N3 serait aussi nécessaire.
Si ces besoins sont nourris – pour l’instant, il n’y a pas de crédits inscrits dans la LPM sur ces sujets et les frais de location ne compensent pas l’économie des coûts de MCO des Alouette III et Lynx retirés du service –, la Marine retrouverait une marge de manœuvre capacitaire certaine pour ses opérations, alors qu’aujourd’hui elle n’en a aucune, que ce soit pour les opérations à la mer sur les bâtiments porte-hélicoptères ou pour les astreintes de contre-terrorisme maritime.
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Jean-Marc Tanguy