L’État renforce les moyens de la lutte contre l’immigration clandestine (LIC) à Mayotte, car l’archipel est l’objet d’une forte attraction des îles Comores voisines, surtout depuis la départementalisation. Les immigrants clandestins arrivent en pirogues, les « kwassa-kwassa », difficiles à détecter au radar et à l’œil nu. Certaines de ces mesures impactent les armées, que ce soit le détachement de Légion étrangère à Mayotte (DLEM) ou la Marine, laquelle assure la détection radar, mais amène aussi pour quelques semaines un avion de surveillance Falcon 50M.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé plusieurs mesures de renforcement, lors de sa visite dans l’île, fin août. Deux intercepteurs avaient déjà été rénovés, à l’été 2018, celui de la douane, une coque alu de 12 m avec 2 x 300 chevaux Yamaha, et celui de la police aux frontières, un semi-rigides de 11 m avec 2 x 300 chevaux Yamaha. En novembre 2018, deux nouveaux intercepteurs identiques ont été livrés, et deux autres ont été commandés pour livraison d’ici fin 2019. Ce sont des Zodiac Milpro SRR-1100 de 11 m avec 2 x 350 chevaux.

L’action de l’État en mer disposera donc de quatre intercepteurs neufs à la fin de l’année, pour un coût unitaire entre 300 000 et 400 000 euros en fonction des équipements, indique le cabinet de la ministre. En juin dernier, l’intercepteur de la Marine, un 13,40 m avec 2 x 250 chevaux, a été rénové et transféré à la gendarmerie.

Ces moyens rapides s’ajoutent à deux vedettes côtières de surveillance maritime (VCSM) de la gendarmerie de 4 m chacune avec 75 chevaux, ainsi qu’à un intercepteur Sillinger de 6,5 m à 200 chevaux (80 000 euros), réceptionné fin août par la gendarmerie maritime, commandé début 2019.

Le ministère des Outre-mer promet aussi des effectifs supplémentaires, une vingtaine de policiers et gendarmes, pour mettre en œuvre ces embarcations, dont au moins trois pourront être engagées simultanément, H24, dans la LIC.

Ces embarcations ne sont cependant que peu efficaces sans renseignement, et une partie provient de la surveillance aérienne. L’hélicoptère Écureuil de la section aérienne de gendarmerie, implanté dans le cadre de la départementalisation et de la LIC, en 2014, va voir son volume d’heures de vol encore accentué pour la LIC. C’est néanmoins un moyen coûteux : une seule heure de vol d’hélicoptère peut couvrir une journée d’activité d’un drone, qui vole plus longtemps (mais un peu moins vite).
Le ministère des Outre-mer explique que « la solution drone a été étudiée en profondeur. Elle fait partie des options sur la table dans la perspective éventuelle d’un renforcement supplémentaire de la composante aérienne en 2020 »

Le Falcon 50M évoqué plus haut ne vient, lui, que quelques semaines par an, et il reste un moyen coûteux pour ce genre de mission, qui peut être tenue par des moyens aériens civils déjà présents
à Mayotte
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