La frégate antiaérienne (FAA) Cassard a été retirée du service actif le 15 mars 2019, après un dernier déploiement de quatre mois en océan indien.

2,7 tonnes de stupéfiants (700 kg d’héroïne et 2 tonnes de cannabis) saisies en trois semaines ! C’est le bilan spectaculaire enregistré par la frégate de défense aérienne Cassard au large d’Oman. Le navire était positionné dans la zone au sein de la TF150, qui lutte contre le terrorisme depuis 2001 entre Afrique et Pakistan. Le principal combat se situe dans la traque du trafic d’armes (avec une belle réussite française : une saisie de la frégate Provence, en mars 2016) et dans la lutte contre le narcotrafic, dont se nourrit le terrorisme.

Le 23 février, un boutre (voilier utilisé pour le cabotage en océan Indien) suspect sans AIS (automatic identification system) a attiré l’attention de la frégate, en fin de mission dans l’océan Indien (elle rentrera le 14 mars à Toulon). Le navire n’avait pas répondu aux demandes de contact radio de la frégate et n’arborait pas non plus de nationalité, comme c’est souvent le cas pour les boutres. L’enquête de pavillon n’ayant pas donné de résultat, la frégate a envoyé une équipe de visite, et « rapidement », le capitaine a admis qu’il détenait une centaine de sacs de 20 kg de cannabis. La drogue a été détruite, mais on ignore le sort du boutre.

Le 31 janvier, le Cassard avait déjà récupéré 670 kg d’héroïne en 33 ballots, dans cette même zone. En 2018, la Marine avait saisi 1 454 kg d’héroïne en quatre prises.

Les interpellations ont été réalisées à chaque fois par l’équipe de visite du bord : un SIC (spécialiste information et communications), un élec., un infirmier, des fusiliers, le commissaire pour la partie légale, un détec. (détecteur anti-sous-marin), un manœuvrier.

Sous le commandement du capitaine de vaisseau Mackara Ouk, la frégate et ses 230 marins avaient quitté Toulon le 31 octobre 2018 pour quatre mois en océan Indien, pour une « mission de présence et appréciation de situation ». Le 5 novembre, elle avait passé le canal de Suez, relâchant à Djibouti du 10 au 13 novembre, puis à Koweït City du 22 au 26 novembre.

Dès cette première partie, la frégate avait contribué à sauver les 12 marins indiens du pétrolier Durban Queen qui avait chaviré en une heure. « Je me présentais sur le pétrolier ravitailleur américain, se souvient le pacha français. Mon hélicoptère Panther rentrait à bord, la météo était difficile, et la zone était compliquée car elle comprend beaucoup de plates-formes pétrolières. Il se jouait un drame intense : tout mon équipage est resté calme et professionnel. On a connu des gestes forts. Ainsi, spontanément, suite à un appel, des marins du bord ont donné leurs effets personnels aux marins indiens, qui ont ensuite embarqué à bord d’un navire de la même compagnie. »

La frégate a effectué une nouvelle escale à Port Hamad (Qatar) du 4 au 8 décembre, puis a participé à une préparation opérationnelle baptisée Sharem, au large d’Oman, du 14 au 18 décembre, avec des navires australiens et US. Du 22 au 29 décembre, la frégate a fait escale à Manama (Bahreïn).

À l’issue, elle a intégré le Carrier Strike Group 3 formé autour du porte-avions américain John C. Stennis, jusqu’au 23 janvier. Le pacha qualifie cette mission d’« exigeante », car le tempo était très fort, avec une météo difficile. Après un mois en mode anglo-saxon, le Cassard a relâché dans le port militaire de Bombay, en application des nouveaux protocoles franco-indiens qui permettent une assistance mutuelle des deux marines dans leurs ports militaires.

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