La frégate anti-sous-marine (FASM) Primauguet, de la classe F70, a réalisé sa dernière sortie (symbolique) en mer fin mars, avant de rejoindre sa base de Brest où elle doit être désarmée. Pour compenser son retrait, la frégate multimission (FREMM) Normandie devait rejoindre la base navale dans les mois à venir.
À Toulon, c’est le Cassard, une frégate antiaérienne (FAA) également fondée sur un vecteur de F70, qui a terminé en mars son dernier déploiement opérationnel (voir par ailleurs « L’unité du mois »). La mise au rebut accélérée de ces deux navires à gros équipages (entre 230 et 250 marins, contre 120 pour les FREMM) permettra de dégager de la marge de manœuvre humaine pour les équipages doubles qui doivent arriver cette année, notamment sur FREMM.
La Marine n’avait guère le choix. On ne se presse pas forcément pour embarquer, il faut donc gérer différemment les ressources humaines, et les répartir. À cet égard, le passage des frégates F70 aux FREMM n’aura pas permis le gain d’effectif évoqué en début de programme puisque, finalement, le volume de marins engagé (sous la forme de deux équipages) sur une FREMM est le même que sur une F70, sans pour autant significativement augmenter le taux d’activité des navires (limité par le potentiel technique). Par contre, les marins y gagneront une visibilité à deux ans de leur emploi du temps, au lieu de quelques semaines jusqu’à maintenant.
Les deux dernières F70, des frégates anti-sous-marines et antiaériennes (Jean Bart), seront sorties d’ici 2021, pour prendre en compte l’arrivée d’ici 2023 de deux frégates de défense aérienne, fondées sur les FREMM : l’Alsace et la Lorraine. La Marine aura donc temporairement (près de trois ans…) un déficit capacitaire d’une frégate à dominante antiaérienne, pour lequel le format est à quatre unités…
Le démantèlement des frégates devrait libérer un radar de défense aérienne moderne : pour l’heure, on ignore s’il sera intégré sur un autre navire en service.
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