Un ancien officier des forces spéciales égyptiennes devenu terroriste est extradé vers le Caire.

Hicham Ali Ashmawy, un ancien officier égyptien qui avait rejoint le mouvement salafiste-djihadiste Ansar Beit al-Maqdis, a été extradé vers son pays d’origine à la fin novembre 2018 depuis la Libye voisine. Il avait été arrêté le 8 octobre 2018 dans la région de Derna par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.

Admis en 1996 à l’Académie militaire de l’armée de terre, il s’est marié en 2003 et a eu deux enfants. Il a d’abord servi dans l’infanterie avant de rejoindre les forces spéciales. À partir du début des années 2000, il a progressivement montré des signes de radicalisation qui l’ont conduit en 2007 devant un tribunal militaire. Il a alors été affecté dans un poste administratif avant d’être finalement chassé de l’armée en 2011.

À l’issue du Printemps arabe égyptien de 2011, il a rejoint le mouvement Ansar Beit al-Maqdis au sein duquel il a participé à de nombreuses actions terroristes, dont la plus connue est l’assassinat du procureur général Hicham Barakat le 29 juin 2015 à Héliopolis dans la banlieue du Caire. Lorsque, en 2015, Ansar Beit al-Maqdis a prêté allégeance à Daech, il a quitté le mouvement car il souhaitait rester fidèle à Ayman al-Zawahiri (à l’origine, membre du Jihad islamique égyptien avant de rejoindre Al-Qaïda dont il est devenu l’émir à la mort d’Oussama ben Laden en 2011). Ashmawy a alors fondé son propre mouvement qu’il a appelé Al-Mourabitoune, comme celui de Mokhtar Belmokhtar, le chef djihadiste algérien1 lui aussi resté fidèle à Al-Qaïda « canal historique ». Il a rejoint la Libye voisine, où il a participé directement à la guerre civile dans la région de Derna.

Quand il était en Égypte, Ashmawy était surtout actif dans la région du Caire et à l’ouest du pays, alors que Daech est présent dans le Sinaï. Cependant, il représentait un symbole du fait de ses origines (famille bourgeoise, passé militaire, etc.). Cela dit, le pouvoir égyptien, malgré une répression impitoyable et l’aide discrète d’Israël, est loin d’en avoir fini avec la rébellion. Par contre, cette extradition montre les excellentes relations qui unissent le président Sissi et le maréchal Haftar.

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