Le 15 janvier 2019, au moins cinq terroristes ont mené un raid meurtrier sur un complexe touristique à Nairobi, au Kenya. Plus d’une vingtaine de victimes ont été recensées.

Les terroristes ont été « éliminés », a affirmé le président de la République Uhuru Kenyatta, mais il a fallu près de vingt heures aux autorités pour mettre un terme à l’attaque perpétrée le 15 janvier dernier dans un complexe hôtelier de Nairobi. « Cet acte criminel a commencé d’une manière coordonnée et a débuté avec l’attaque de la banque I&M, une explosion qui a visé trois véhicules dans le parking et une explosion-suicide dans le hall de l’hôtel Dusit », a déclaré Joseph Boinnet, le chef de la police kényane.

L’attentat a été rapidement revendiqué dans une lettre de deux pages par les Shebabs somaliens via leur agence de presse Shahada News Telegram. Cette opération a été baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée ». En effet, les Shebabs précisent avoir lancé cette attaque en représailles à la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël. Ils inscrivent donc cette action dans un combat plus large prescrit par Ayman al-Zawahiri, qui demande à ses fidèles de cibler les intérêts occidentaux et sionistes de par le monde en soutien aux « familles musulmanes de Palestine ». Les Shebabs font également pression sur les autorités kényanes pour que Nairobi retire ses troupes de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie à laquelle le Kenya contribue depuis 2011.

La « Brigade Saleh Ali Saleh Nabhan » (un « martyr » somalien et membre de la première heure d’Al-Qaïda), qui serait responsable de cette attaque, a mené bien d’autres opérations dans le passé. Ainsi, le 7 août 1998, un attentat revendiqué par Al-Qaïda dirigé contre l’ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts et 5 000 blessés. Le 21 septembre 2013, un commando islamiste attaquait le centre commercial Westgate à Nairobi, causant la mort de 67 personnes. Le 2 avril 2015, un commando massacra 148 personnes dans l’université de Garissa. L’action terroriste du 15 janvier à Nairobi est survenue trois ans jour pour jour après l’attaque de la base militaire kényane d’El Adde située dans le sud de la Somalie. Les Shebabs avaient alors déclaré avoir tué près de 200 militaires kényans, ce que les autorités kényanes ont toujours démenti.

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