Kaliningrad appartient à la Russie (l’oblast de Kaliningrad qui s’appelait autrefois Königsberg) depuis que cette région de Prusse-Orientale a été cédée en dommages de guerre suite au Second conflit mondial. La population allemande a dû évacuer totalement cette zone en 1946 et a été remplacée par des réfugiés qui avaient tout perdu suite à l’invasion nazie de l’URSS, en particulier par des Biélorusses. Sa population est aujourd’hui évaluée à environ 480 000 habitants.
Sa spécificité est que cette exclave est isolée du reste du territoire russe coincée entre la Pologne au Sud et la Lituanie à l’Ouest et au Nord. Un point favorable toutefois, elle est côtière de la Mer baltique. Cette position géographique particulière implantée entre deux pays membres de l’OTAN revêt une importance stratégique particulière pour Moscou. D’ailleurs, cette situation n’est pas sans rappeler celle de la Crimée qui est géostratégiquement indispensable au Kremlin.
Les forces militaires qui y sont stationnées en permanence ou ponctuellement pour des « exercices », sont très importantes (les forces permanentes sont évaluées à 15.000 hommes et femmes). Elles dépendent du 11è Corps d’Armée de la flotte de la Baltique (appellation officielle des forces côtières et terrestres) qui lui-même appartient au district militaire occidental avec comme PC Moscou et Leningrad. Kaliningrad accueille l’état-major de la flotte de la Baltique et la base navale de Baltiysk.
Y sont stationnées en permanence la 64è Brigade de protection régionale maritime, la 36e Brigade de missiles de l’ordre de la bannière rouge de Nakhimov et la 71è brigade de débarquement de l’Étoile rouge.
En 2021, les défenses côtières doivent être renforcées par le déploiement d’un bataillon de système d’arme Bastion-P (300 kilomètres de portée) qui rejoindra la 25è Brigade de missiles de défense côtières (qui complètera les missiles côtiers 3K60 Bal – 130 kilomètres de portée – déployés dans la région de Leningrad). Elles sont protégées par la 336è Brigade d’infanterie navale qui peut aussi recevoir des missions offensives. qui seraient épaulée par des forces spéciales Spetsnaz.
Toujours en 2021, une Division de fusiliers motorisée devrait y être créée. En réalité, elle regrouperait une grande partie d’unités déjà existantes (la 79è Brigade de fusiliers motorisés de la Garde, le 7è régiment de fusiliers motorisés de la Garde, le 11è régiment de chars – arrivé en 2019 et qui devrait être équipé des derniers chars T-14 sur la plate-forme Armata -, la 244è Brigade d’artillerie de la Garde équipée de 12 à 18 OTR-21 Tochka – SS-21 – , etc.).
La défense anti-aéronefs est constituée pour l’instant de la 44è Division de défense anti-aérienne qui met en œuvre les systèmes S-300 et S-400 et le 22è régiment de défense anti-aérienne armé de Tor M1/M2. Les tout nouveaux systèmes S-500 Prometheï devraient être livrés en 2021.
Les trois bases aériennes principales qui assurent la défense aérienne sont celles de Chernyakhovsk, Donskoye et Kaliningrad Chkalovsk.
Mais ce qui a toujours inquiété l’OTAN, ce sont le système de missiles balistique sol-sol de courte ou moyenne portée de nouvelle génération Iskander-M (SS-26 Stone selon le code OTAN) de la 152è Brigade de missiles de la Garde. Ce missile peut emporter une charge de 800 kilos jusqu’à 500 kilomètres de distance. Cette charge peut être classique mais aussi nucléaire…
Cette liste des unités militaires est loin d’être exhaustive et ne comprend pas les organes de commandement (qui bénéficie des transmissions de la 522è Brigade), de guerre électronique et de forces spéciales. Le dispositif général peut être renforcé à tout moment en cas de crise. C’est dans ce but que des manœuvres et déploiements « pour exercice » ont lieu régulièrement.
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