Le 20 août 2020, l’Iran a dévoilé deux « nouveaux » missiles à portée « améliorée » portant le nom de ses derniers célèbres martyrs.
Le premier est le « Shahid Haj Qassem » en mémoire du major général Qassem Soleimani commandant la force al-Qods des pasdarans tué le 3 janvier par une frappe de drone américain à Bagdad. Dans les faits, ce missile balistique serait une version améliorée de la famille des Fateh-110 (conquérant) dont le dernier modèle était le « Dezful » d’une portée de 1000 kilomètres. Le nouveau missile aurait ses performances accrues car il pourrait emmener une charge utile de 3,5 tonnes à une distance allant de 1400 à 1800 kilomètres. De plus, il aurait la capacité de déjouer les contre-mesures adverses. Les experts en armements pensent que ce type de missile est à même d’emporter une charge à têtes multiples, MIRV (multiple independently targetable reentry vehicle).
Le deuxième serait un missile de croisière dédié à la lutte anti-navires. Il est appelé le « Abou–Mehdi » en souvenir d’Abou-Mehdi al-Mouhandis (de son vrai nom, Jamal Jaafar Mohamad Ali al-Ibrahim), le numéro deux des milices populaires irakiennes (Hachd al-Chaabi) qui a été tué lors de la même frappe que celle qui a neutralisé Soleimani. Il semble qu’il n’était pas particulièrement visé lors de cette opération homo mais qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. En effet, il était venu accueillir son ami Soleimani à l’aéroport en provenance de Beyrouth via Damas. Cela dit, cet Irakien qui avait obtenu la nationalité iranienne était sur la liste des terroristes désignés par le Département d’État US. Ce missile de croisière serait aussi une arme déjà existante et opérationnelle depuis 2019, le « Hoveizeh » d’une portée de 1350 kilomètres.
Téhéran a habitué les observateurs à des opérations de propagande dans tous les domaines et, en particulier dans celui des « nouveaux armements » dont certains ne sont que des maquettes et les performance annoncées sont toujours exagérées. Tout en restant extrêmement prudent, il convient toutefois de constater que l’Iran a une véritable expertise dans le domaine des missiles et que la menace est à prendre avec le plus grand sérieux.

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Alain RODIER

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