Le 19 mars 2023, le président colombien Gustavo Petro a annoncé la fin de la trêve qui avait été conclue avec l’ELN (Ejército de Liberación Nacional) mais aussi avec le groupe criminel « Clan del Golfo » considéré comme le plus puissant cartel de narcotrafiquants du pays. Un militaire en quartier libre a été assassiné le même jour.

Le 31 décembre, Bogota avait annoncé un cessez-le-feu bilatéral d’une part avec les guérilleros de l’ELN (mouvement guévariste fort de 4.000 combattants et d’environ 7.500 supplétifs), avec les groupes dissidents de l’ancienne guérilla marxiste des FARC (Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia qui elle a conclu un accord de paix avec Bogota en 2016) et enfin le Clan del Golfo, un ancien un groupe de paramilitaires des milices d’extrême-droite AUC démobilisées en 2006 qui avaient versé dans le crime organisé. A l’origine, ce groupe était connu sous l’appellation de Los Urabeños.

Ce cartel est très présent dans les régions d’Antioquia, Sucre et Córdoba mais à un degré moindre dans l’ensemble de la Colombie (c/f carte ci-après).

Il est reproché à toutes ces formations (même l’ELN peut être qualifiée aujourd’hui de purement criminelle) de soutenir les orpailleurs dans l’ouest du pays qui sont en lutte contre les forces gouvernementales.

L’armée colombienne a annoncé le 21 mars avoir capturé l’un des responsable du Clan del Golfo, « coordinateur des tueurs à gages » Bladimir Alonzo Torres Sepúlveda surnommé « Andrés » (en bas à droite sur la photo ci-après).

Selon le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, 10.000 policiers et militaires ont été positionnés dans la région.
Dans une vidéo envoyée aux médias, le général Luis Ospina ajoute qu’un « affrontement » dans le département central de Bolivar, « a provoqué la mort de deux membres du Clan ».
Le colonel Luis Cifuentes qui commande les opérations contre le Clan del Golfo a déclaré de son côté : « L’engagement des troupes (…) sera de poursuivre les opérations militaires »…

En février 2020, le FBI et l’armée colombienne avaient arrêté Saïd Razzouki, le bras droit du mafieux Ridouan Taghi, ancien boss de la Mocromaffia très active en Europe (1).

Cela démontre que les Organisations criminelles transnationales (OCT) ont su tisser des liens d’intérêts sur la planète. Si aucune n’a plus les moyens de contrôler les différents trafics, dont le plus important reste celui de la drogue (mais ce n’est pas le seul) de la production à la distribution, elles ont conclu des accords pour prendre en charge une partie de cette chaîne.

Par exemple, les Colombiens produisent, les Mexicains et le Brésiliens transportent et les gangs locaux distribuent. Ce principe semble immuable.

1. Voir : « PAYS BAS : ma ‘Mocromaffia’ menace le Premier ministre ? » du 28 septembre 2021.

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alain rodier

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