Le système « J-Alert » qui comporte la diffusion de messages radio-télévisés et le déclenchement de sirènes appelant à la population de l’île d’Hokkaido à se mettre à l’abri a été mis en œuvre le 4 octobre au matin.

Des trains ont même été arrêtés. Cela était dû au survol de l’île par un missile balistique lancé depuis la Corée du Nord en direction du Pacifique.

Selon les autorités, ce missile aurait parcouru de 4.500 à 4.600 kilomètres avec une apogée de 1.000 kilomètres avant de s’abimer dans l’Océan Pacifique. Lancé à 07 H 23 (heure locale) depuis Mupyong-ri, dans la province septentrionale de Jagang (comme le tir d’un IRBM Hwasong -12 le 30 janvier 2022), il aurait volé durant 22 minutes. Sa vitesse maximum aurait été de Mach 17.

Selon l’agence YonHap, le missile IRBM nord-coréen expérimenté en janvier « avait été tiré avec un angle aigu et avait parcouru la distance de 800 kilomètres avec une altitude maximale de 2.000 kilomètres et une vitesse maximale de Mach 16. Si ce missile avait été lancé avec un angle normal (30-40 degrés), il aurait pu atteindre l’île de Guam où se trouve une base aérienne américaine ».

Les Nord-Coréens ont ainsi testé cinq missiles durant ces dix derniers jours. Politiquement, cela répond à la tenue de manœuvres navales américano-sud-coréennes lancées à la fin septembre – les premières en cinq ans –.
Selon les militaires sud-coréens, ce missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) pourrait être un Hwasong-12 (comme celui de janvier).

La défense anti-aérienne nippone n’a pas engagé de mesures d’interception mais, selon le ministre de la défense, Yasukazu Hamada, aucune option n’a été écartée comprenant des éventuels tirs de riposte.

Il n’en reste pas moins que les experts s’interrogent sur ce que peuvent faire concrètement les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud pour s’opposer à ces essais. Quant aux sanctions internationales, elles sont déjà à leur maximum…

Comme sur le théâtre ukrainien, la crainte du déclenchement d’un engrenage non contrôlable vers une guerre générale dans la région est la peur de tous les responsables politiques.

Malgré la situation économique catastrophique de la Coréen du Nord, son leader Kim Jong-un continue à développer un programme balistique d’importance parallèlement à ses tentatives de bâtir une force nucléaire opérationnelle. Pour lui, c’est la seule façon de préserver son régime dans l’avenir.

1. Voir : « Corée du Nord : tirs rapprochés de huit missiles balistiques » du 7 juin 2022.

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Texte

Alain Rodier

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