La Corée du Nord a confirmé le 12 janvier avoir procédé la veille au tir d’un missile hypersonique qui s’abîmé en mer du Japon attirant une alerte de sécurité pour tous les navires et avions présents sur zone. C’est le troisième essai d’un tel type d’armement par la Corée du Nord et le second en moins d’une semaine.

Le dirigeant Kim Jong-un avait bien appelé dans ses vœux du nouvel An à un renforcement des capacités militaires du pays mais il avait aussi déclaré que le bien-être alimentaire de ses concitoyens devait primer sur la course aux armements. À l’évidence, après le tir d’un missile stratégique depuis un sous-marin en plongée, il semble que la Corée du Nord souhaite ajouter cette arme sophistiquée à son arsenal.

Le missile transportant une « ogive planante hypersonique » aurait atteint une cible située en mer du Japon à une distance de 1.000 km. Selon Pyongyang, le vecteur aurait « effectué un vol plané sur 600 km avant d’effectuer un parcours en vrille sur 240 km ».

Séoul a constaté que ce tir avait atteint une vitesse hypersonique ce qui confirmait un certain « progrès » par rapport aux deux tirs précédents. Pour mémoire, les missiles hypersoniques qui défrayent la chronique ces derniers temps peuvent dépasser une vitesse de Mach 5 et surtout leur trajectoire change en cours en vol ce qui les rend difficilement interceptables.

Depuis son arrivée au pouvoir, Kim Jong-un a considérablement fait progresser la technologie militaire nord-coréenne. Les missiles hypersoniques feraient partie d’une des « premières priorités » du plan quinquennal de Pyongyang.

Dès mardi, l’Union européenne a condamné cet essai appelant Pyongyang à répondre de manière « constructive » à l’ouverture diplomatique des États-Unis. Le problème, c’est Kim Jong-on ne semble pas pressé de répondre à l’appel du pied de la Maison-Blanche et que l’UE n’a strictement aucune influence sur le régime nord-coréen.
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré que ce lancement « viole de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et comme à son habitude, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est également dit préoccupé par cet essai.

De nombreuses résolutions de l’ONU interdisent à la Corée du Nord de procéder à des essais de missiles balistiques et nucléaires. Pyongyang a toujours revendiqué son droit à développer ces armes s’attirant une cascade de sanctions qui ne semblent pas impressionner Kim Jong-un. Il sait que sa survie réside dans son armement stratégique(1) et dans le soutien discret de la Chine qui lui permet de continuer à faire tourner le pays en dépit des sanctions internationales.

1. Si le colonel Mouammar Kadhafi avait eu un armement nucléaire, même embryonnaire, à sa disposition, il est probable qu’il serait encore en vie.

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Alain Rodier

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