L’insécurité est un sujet prioritaire pour tous les candidats à une élection nationale. Et, en réalité, elle existe bien même là où on l’attend le moins.

Ainsi, l’État d’Israël a la réputation d’être un pays particulièrement sûr en dehors des risques liés au terrorisme. Et c’est en raison des mesures sécuritaires drastiques prises contre ce phénomène que les citoyens qui y vivent ont l’impression d’être en sécurité, au moins face au crime organisé et à la délinquance.

Un fait divers récent vient de glisser un coin dans ces certitudes. Le major général Aharon Haliva, le chef du renseignement militaire de Tsahal depuis le début 2021  s’est fait voler en novembre sa voiture familiale dans la banlieue de Tel Aviv où il réside avec femme et enfants. Sur le fond, le fait est globalement de peu d’importance, d’autres véhicules garés dans le même parking ayant aussi été dérobés (le général n’était donc pas visé nommément).

Mais cela interroge sur le système de sécurité qui devrait entourer cet officier de haut rang servant à un poste très sensible – ainsi que celle de sa famille -.

Ensuite, cela souligne le phénomène bien connu : la police s’occupant essentiellement de contre-terrorisme, elle n’a que peu de moyens à octroyer dans la lutte contre la criminalité. Cela a laissé l’opportunité, en particulier depuis les années 1970, à des organisations criminelles de se développer sans rencontrer d’opposition ferme de la part des autorités.

C’est ce qui est appelé la « mafia israélienne » ou « Israeli connection ». Les truands s’auto-régulent par des guerres internes souvent très violentes qui ont lieu en Israël mais aussi à l’étranger (sur le continent américain[1] et en Afrique du Sud). Le problème semble résider dans le fait que les jeunes générations n’hésitent plus à menacer, voire à s’attaquer aux personnels policiers, judiciaires et pénitentiaires qui sont jugés comme des obstacles.

Toutefois, cette politique a fait que depuis 2013, des centaines de criminels ont été arrêtés, jugés et incarcérés.

En haut du panier, il y aurait 18 familles dont les membres sont originaires d’Afrique du Nord et de l’ex-URSS. Elles superviseraient les activités criminelles dont le vol et le trafic de voitures pour revenir au cas évoqué dans cet article. Enfin, le crime issu d’Israéliens-arabes s’est considérablement développé ces dernières années, les règlements de comptes entre rivaux ayant fait au moins 90 victimes rien qu’en 2020 ! Izat Hamad, un boss de la pègre a été abattu par balles en juillet de cette année. La police a promis d’agir…

 

1. Voir : « Assassinat de deux truands israéliens à Mexico : vers la solution de l’énigme ? » du 24 mars 2021

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Texte

Alain Rodier

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