Des images satellites datées du 20 octobre ont permis de repérer dans le désert chinois de Taklamakan des répliques grandeur nature de navires de guerre américains qui pourraient être utilisées comme cibles d'entraînement pour des tirs de missiles.

Selon l’Institut naval des États-Unis (USNI), il s’agirait d’un nouveau réceptacle de tir géré par la « Force des fusées de l’Armée populaire de libération » distant de 800 kilomètres de celui de Shuangchengzi qui était bien connu. En effet, sur ce dernier figurait depuis 2003 une silhouette qui avait la taille d’un porte-avion. Elle avait été l’objet de nombreux tirs et avait été reconstruite à plusieurs reprises.

Les cibles du nouveau champ de tir sont plus sophistiquées. Elles représentent un porte-avion (à l’échelle 1) et au moins deux destroyers de classe Arleigh Burke avec des superstructures métalliques. L’un des « navire » est une maquette mobile sur des rails.

Ce site aurait déjà été utilisé dans les années 2013 pour tester le missile balistique « tueur de porte-avions » CSS-5 Mod 5 (DF-21D) d’une portée de 1.800 kilomètres et « capable de mener des frappes longue distance de précision contre des navires vaisseaux, y compris des porte-avions navigant dans l’ouest du Pacifique, depuis la Chine continentale ».

L’Armée Populaire de Libération (APL) chinoise a mis en œuvre six de ces missiles en juillet 2019 durant des exercices réels et, selon l’amiral américain Philip Davidson, c’était « un message sans ambiguïté envoyé aux opinions mondiale et régionale ».

Elle a également le CSS-18 (DF-26C) capable de parcourir 4.000 km. On peut même y ajouter le missile hypersonique « CH-AS-X-13 » qui, basé sur le DF-21D, est emporté par les bombardiers H-6K (arme dévoilée en 2018). Enfin, une plate-forme lance-missiles YJ-18A (540 kilomètres de portée) et CJ-10 (1.500 kilomètres de porté) est le destroyer type-055 dont deux sont en service et six autres en construction.

Cela étant, les Chinois savent très bien que les maquettes-cibles sont parfaitement visibles depuis l’espace. La question qui se pose est : est-ce que Pékin ne se livre pas à une opération de désinformation pour faire croire que ses armements anti-navires sont sur le point d’être totalement opérationnels et pousser les Américains à avoir une attitude moins résolue au large des côtes chinoises ? Ce qui ne fait aucun doute, c’est que plus le temps passe, plus la Chine aura des forces armées les plus puissantes en zone indo-pacifique.

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Texte

Alain Rodier

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