Selon l’Institut naval des États-Unis (USNI), il s’agirait d’un nouveau réceptacle de tir géré par la « Force des fusées de l’Armée populaire de libération » distant de 800 kilomètres de celui de Shuangchengzi qui était bien connu. En effet, sur ce dernier figurait depuis 2003 une silhouette qui avait la taille d’un porte-avion. Elle avait été l’objet de nombreux tirs et avait été reconstruite à plusieurs reprises.
Les cibles du nouveau champ de tir sont plus sophistiquées. Elles représentent un porte-avion (à l’échelle 1) et au moins deux destroyers de classe Arleigh Burke avec des superstructures métalliques. L’un des « navire » est une maquette mobile sur des rails.
Ce site aurait déjà été utilisé dans les années 2013 pour tester le missile balistique « tueur de porte-avions » CSS-5 Mod 5 (DF-21D) d’une portée de 1.800 kilomètres et « capable de mener des frappes longue distance de précision contre des navires vaisseaux, y compris des porte-avions navigant dans l’ouest du Pacifique, depuis la Chine continentale ».
L’Armée Populaire de Libération (APL) chinoise a mis en œuvre six de ces missiles en juillet 2019 durant des exercices réels et, selon l’amiral américain Philip Davidson, c’était « un message sans ambiguïté envoyé aux opinions mondiale et régionale ».
Elle a également le CSS-18 (DF-26C) capable de parcourir 4.000 km. On peut même y ajouter le missile hypersonique « CH-AS-X-13 » qui, basé sur le DF-21D, est emporté par les bombardiers H-6K (arme dévoilée en 2018). Enfin, une plate-forme lance-missiles YJ-18A (540 kilomètres de portée) et CJ-10 (1.500 kilomètres de porté) est le destroyer type-055 dont deux sont en service et six autres en construction.
Cela étant, les Chinois savent très bien que les maquettes-cibles sont parfaitement visibles depuis l’espace. La question qui se pose est : est-ce que Pékin ne se livre pas à une opération de désinformation pour faire croire que ses armements anti-navires sont sur le point d’être totalement opérationnels et pousser les Américains à avoir une attitude moins résolue au large des côtes chinoises ? Ce qui ne fait aucun doute, c’est que plus le temps passe, plus la Chine aura des forces armées les plus puissantes en zone indo-pacifique.