Le 8 septembre, Tsz Sin Yung alias « Yim » se présentant comme un honnête « hommes d’affaires » a été l’objet d’une tentative d’assassinat alors qu’il se trouvait au volant de sa Mercedes. Un tireur descendu d’une moto à un feu rouge l’a atteint d’une balle de 9 mm de pistolet qui s’est logée dans une côte à proximité du cœur. La victime a néanmoins réussi à s’échapper en redémarrant brutalement et à conduire son véhicule jusqu’à l’hôpital Queen Elizabeth en accrochant trois taxis au passage. Il a été opéré en urgence et son état serait stable.
En fait, selon la police, « Yim » serait le responsable de la sécurité et de la discipline de la triade Wo Shing Wo (un « bâton rouge ») de Hong Kong, mais aussi le leader d’une faction appelée Tsuen Wan. Le lendemain de la tentative de meurtre, la police lançait d’importantes opérations afin d’éviter qu’une guerre de représailles ne débute. Des perquisitions menées dans un pub clandestin de la triade ont conduit à treize arrestations (huit hommes et cinq femmes). D’autres recherches devraient conduire à de nouvelles arrestations. Les principaux chefs d’inculpation retenus sont : trafic de drogues, jeux illégaux, distribution de boissons alcoolisées sans licence, escroquerie, racket, prostitution, blanchiment d’argent sale, vol de voitures, non respect des mesures sanitaires pour lutter contre le cornavirus, etc.
La Wo Shing Wo est une des plus anciennes triades de Hong Kong. Elle compterait environ 70.000 membres avec des représentations au Japon, en Thaïlande, en Australie et en Europe (notamment en France, en Belgique et en Grande Bretagne). Ses principales activités à l’international sont les trafics d’héroïne, d’êtres humains, la distribution de contrefaçons, les jeux clandestins, etc.
Mais elle est concurrencée sur les mêmes créneaux par les 14K, Ah Kong, Wo On Lok (avec laquelle elle a eu démêlées sanglantes dans les années 2005/2006) et aujourd’hui par la Sun Yee On avec laquelle elle est en guerre larvée depuis 2019. Par contre, elle coopère avec le Grand Cercle, la triade implantée en Chine continentale avec l’accord tacite des autorités politiques de Pékin (dans la mesure où ses activités demeurent « patriotiques », c’est-à-dire qu’elles ne gênent pas les dirigeants).
Pour le moment, la police penche plus pour l’hypothèse d’un règlement de comptes intérieur à l’organisation qu’à un début de guerre entre triades. Il est rare que le crime organisé chinois utilise des armes à feu. Il faut dire que leur accès est difficile et leur détention punie de lourdes peines d’emprisonnement. Pour les règlements de comptes, les triades privilégient généralement l’emploi d’armes blanches ou par destination.
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