Indépendante depuis 1917, la Finlande est un petit pays prospère de 5,2 millions d’habitants, répartis sur un territoire grand comme la moitié de la France et dont le tiers septentrional se situe au-delà du cercle polaire arctique. Le « pays des mille lacs », surtout connu pour ses pilotes de bolides et ses téléphones portables, reste marqué par le voisinage immédiat de la Russie. En 2008, ses forces armées tournent définitivement la page de la guerre froide pour s’inscrire dans un nouvel environnement stratégique. Elles se modernisent, réduisent leur effectif et privilégient désormais les actions permettant d’accroître leur visibilité internationale.

Les forces armées finlandaises tirent leur origine des régiments du grand-duché de Finlande rattaché à la Russie au XIXe siècle.  Si ces régiments participèrent à la Première Guerre mondiale, de nombreux volontaires contestant la domination tsariste rejoignirent secrètement l’Allemagne. Ces corps francs entraînés suivant le modèle prussien formèrent le noyau des futures unités de Jaegers (chasseurs) qui connurent leur baptême du feu lors de la désagrégation de l’empire tsariste, au moment de la révolution de 1917. Comme de nombreux autres territoires issus de l’Empire russe, la Finlande sombra dans une courte période d’anarchie et de guerre civile au cours de laquelle les Jaegers « blancs » affrontèrent les milices « rouges ». Les troupes blanches l’emportèrent rapidement et, le 25 janvier 1918, le corps des Jaegers donna naissance officiellement à l’armée finlandaise qui s’équipa et se structura selon le modèle allemand.

De 1939 à 1945, la Finlande fut précipitée dans la Deuxième Guerre mondiale du côté de l’Axe, après avoir été envahie par l’Armée rouge. A la «guerre d’hiver» (1939-1940) succéda la «guerre de continuation» (1941-1944) contre l’Union soviétique, puis la «guerre de Laponie» (1945) pendant laquelle l’armée finlandaise fut contrainte de retourner ses armes contre l’Allemagne. Les forces armées finlandaises, tout particulièrement les éclaireurs skieurs et les pilotes de chasse, firent preuve de performances étonnantes pendant ces cinq années d’âpres combats. On oublie souvent de rappeler que l’armée de l’air finlandaise peut s’enorgueillir, archives à l’appui, de se classer seconde au palmarès mondial des «As» de la Deuxième Guerre mondiale!

A l’issue du conflit, le traité de Paris de 1947 entérina la perte pour la Finlande de certains de ses territoires, notamment la province de Carélie. Il imposa également à son armée un certain nombre de restrictions militaires. Aux termes de ce traité, les forces armées finlandaises (Puolustusvoimat) étaient en effet limitées à 34 000 hommes. L’aviation (Ilmavoimat) devait se séparer de ses bombardiers et ne pouvait plus aligner que 60 avions de combat. La marine (Merivoimat) se voyait interdire tout navire de plus de 10 000 tonnes et devait se séparer de ses sous-marins, de ses torpilles et de ses mines.

S’affranchir de l’héritage de la guerre froide

Sur le plan diplomatique, la Finlande fut contrainte d’adopter un statut de stricte neutralité en contrepartie du maintien de son indépendance. Elle développa dès lors un concept de défense territoriale reposant sur une armée de terre (Maavoimat) éparpillée sur l’ensemble du territoire et organisée en une quinzaine de brigades d’infanterie s’appuyant sur une artillerie pléthorique, de même qu’un dispositif impressionnant de mines en tout genre. En temps de guerre, plus de 700 000 hommes entraînés à pratiquer des actions de retardement et de harcèlement pouvaient être mobilisés en moins d’une semaine. Le but consistait à repousser toute intrusion militaire, d’où qu’elle vienne. C’est cette logique diplomatique qui explique que le pays n’ait jamais adhéré à l’OTAN et qu’il s’appuie toujours aujourd’hui sur une armée de conscription et sur d’importantes réserves. Le pays pratique, en effet, un service militaire obligatoire pour les hommes, de six à douze mois selon les spécialités, et n’envisage pas de le supprimer. Depuis 1995, les femmes peuvent servir dans les forces armées sur la base du volontariat. C’est également cette logique qui explique que l’armée finlandaise se soit dotée de matériels d’origine à la fois occidentale, russe et nationale.

A la fin des années 1960, les contraintes militaires furent partiellement levées et les forces armées finlandaises furent autorisées à acquérir des missiles. Au début des années 1980, la Finlande mit en place un concept de « défense totale », toujours d’actualité, fondé sur l’idée qu’en cas de guerre l’ensemble des ressources devait être mobilisé de manière à contribuer à la défense du pays. A la fin de cette même décennie et compte tenu de sa méfiance viscérale à l’encontre de la Russie, la Finlande refusa d’adhérer au traité FCE sur les forces conventionnelles en Europe. Elle demeure aujourd’hui le seul pays membre de l’Union européenne à n’avoir pas signé la convention d’Ottawa sur l’interdiction totale des mines antipersonnel. Son dispositif de défense face à l’Union soviétique, puis face à la Russie, s’appuie en effet sur un stock considérable de mines accumulé au fil des décennies. Récemment, le Premier ministre finlandais a toutefois annoncé que son pays signerait cette convention en 2012 et détruirait complètement ses stocks de mines antipersonnel entre 2009 et 2016.

Produit de son histoire et des pressions exercées par Moscou pendant toute la période de la guerre froide, la neutralité s’est donc imposée comme l’un des fondements essentiels de la politique étrangère de la Finlande pendant la deuxième moitié du XXe siècle. L’opinion publique y reste viscéralement attachée, encore aujourd’hui.

Répondre au nouveau contexte international

Mais depuis la fin de la guerre froide, neutralité n’implique pas désintérêt. Comme la Suède, la Finlande estime qu’elle ne saurait rester les bras croisés si l’un de ses voisins était attaqué ou visé par une menace grave. Le pays souhaite simplement pas se lier les mains à l’avance et être contraint d’adopter une posture qui pourrait s’avérer contraire à ses intérêts vitaux. En adhérant à l’Union européenne en 1995, le gouvernement finlandais a clairement fait savoir que cette politique de solidarité s’étendait à l’ensemble des Etats membres de l’Union. De manière similaire, la Finlande ne cache plus son intérêt pour l’OTAN, et même si le sujet reste encore largement tabou, nombre de personnalités politiques et militaires estiment que leur pays pourrait rejoindre l’OTAN dans quelques années. Dans le cadre de cette Organisation, la Finlande est déjà membre du Partenariat pour la paix (depuis 1994). Elle participe régulièrement aux exercices du PPP et dispose d’une représentation permanente au sein des deux grands commandements de l’OTAN : ACO (Allied Command for Operations) à Mons, en Belgique, et ACT (Allied Command for Transformation) à Norfolk, aux Etats-Unis. En attendant une éventuelle adhésion, le gouvernement finlandais adopte une stratégie d’approche indirecte et prône la recherche d’une association optimale avec l’Alliance, afin d’accroître la stabilité dans la région de la Baltique, notamment en direction des Etats baltes qui s’estiment toujours menacés par le grand frère russe. C’est pourquoi la Finlande fournit une assistance militaire significative à l’Estonie voisine.

Du point de vue militaire, cette association plus étroite avec l’Alliance atlantique doit également permettre de renforcer l’interopérabilité des troupes finlandaises engagées dans des opérations de maintien de la paix aux côtés de troupes de l’OTAN. La Finlande souhaite, en effet, s’impliquer davantage sur la scène internationale. L’adoption par son Parlement, le 24 mars 2006, de la « loi sur la gestion de crise militaire » assouplit les modalités d’engagement des contingents finlandais déployés dans des opérations militaires extérieures. D’une part, en supprimant l’obligation d’un mandat des Nations unies. D’autre part, en ne limitant plus l’utilisation de la force par les militaires finlandais aux seuls cas de légitime défense, ce qui permet à ceux-ci d’appliquer des règles d’engagement « normales ». L’armée finlandaise dispose, en tout état de cause, d’une longue tradition de participation aux opérations de maintien de la paix de l’ONU (plus de 43 000 Finlandais ont été engagés dans des opérations labellisées « Nations unies » depuis 1956). Actuellement, elle déploie 600 militaires en opérations extérieures, dont un peu plus des deux tiers dans les Balkans (400 au Kosovo et 60 en Bosnie). Les Bérets verts finlandais sont aussi présents en Afghanistan où ils déploient une centaine d’hommes dans la PRT de Mazar-e Charif. Jusqu’à tout récemment, ils étaient également présents au Sud-Liban dans le cadre de la FINUL renforcée. Au Moyen-Orient, ils contribuent à la mission d’observation des Nations unies dans le Sinaï et participent à la formation de policiers irakiens en Jordanie.

Malgré le réchauffement des relations entre Helsinki et Moscou, marqué par la conclusion d’un nouveau traité d’amitié et de coopération, le gouvernement finlandais continue de pointer du doigt les difficultés potentielles engendrées par son voisinage avec la Russie : violation régulière de son espace aérien, contrôle d’une frontière commune longue de 1 270 kilomètres, risques écologiques liés à la construction de nouvelles centrales nucléaires et à l’accroissement du transit pétrolier russe en mer Baltique. De même, le projet de pipeline sous-marin reliant la Russie à l’Allemagne à travers la mer Baltique soulève de nombreuses interrogations de la part de la Finlande. Tout comme les déclarations tonitruantes du président Vladimir Poutine. Enfin, la question de la Carélie finlandaise, annexée par Moscou à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, constitue toujours une question épineuse dans les relations entre les deux pays. La politique finlandaise à cet égard demeure de « n’en parler jamais, mais d’y penser toujours ».

Avec une décennie de retard, la Finlande s’est donc lancée dans un vaste exercice de redéfinition des missions et du format de ses forces armées qui s’achève par la mise en place du « modèle 2008 », concrétisé par l’entrée en vigueur au 1er janvier 2008 de la nouvelle « loi sur les forces de défense » et de la nouvelle « loi sur la conscription » qui dépoussière les règles en vigueur. Ce nouveau corpus ne fait que précéder les conclusions du nouveau « Livre blanc sur la politique de défense et de sécurité » de la Finlande, qui seront publiées courant 2008 et qui devraient évacuer le concept obsolète de « défense totale », entériner le rapprochement progressif avec l’OTAN et justifier une plus forte implication dans la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), mais aussi un engagement plus important au sein des missions internationales de stabilisation.

Cette volonté de réforme et de plus grande implication sur la scène internationale s’est manifestée dès la fin des années 1990 par la création d’une force de déploiement rapide de 1 500 hommes qui comprend aujourd’hui un état-major projetable, le 101e bataillon mécanisé de Jaegers, le 102e bataillon du génie, une compagnie CIMIC, une unité logistique, un groupement tactique d’infanterie de marine, ainsi qu’un détachement naval formé de trois bâtiments de guerre des mines. La plupart de ces unités composées uniquement de volontaires sont en temps normal rattachées à la brigade mécanisée « Pori ». C’est également à partir de ces unités que l’état-major finlandais a constitué le contingent de 200 hommes qui participe depuis le 1er janvier 2008 au « groupement tactique nordique » dirigé par la Suède (qui comprend également des contingents norvégien, balte et irlandais), maintenu en état d’alerte pour six mois pour participer à une éventuelle opération militaire de l’Union européenne dans le cadre de la PESD. Même s’il n’est pas officiellement rattaché à cette force de réaction rapide, le régiment des forces spéciales d’Utti a, lui aussi, vocation à participer aux opérations extérieures (voir RAIDS n° 242). Les commandos finlandais ont ainsi été récemment engagés au Kosovo et certains d’entre eux seraient déployés en Afghanistan. Afin d’accroître ses capacités de projection, la Finlande a intégré le groupement international SALIS (Strategic Air Lift Interim Solution), qui lui permet d’affréter des avions gros-porteurs civils de type Antonov 124, et cherche à rejoindre le consortium d’utilisateurs d’avions de transport stratégique C-17, en cours de constitution.

Pour élargir son spectre d’interventions extérieures, l’armée finlandaise réfléchit actuellement à la possibilité d’intégrer une escadrille de chasseurs-bombardiers F-18 dans sa force de réaction rapide. Mais pour ce faire et afin de pouvoir être déployés loin de leurs bases, ces appareils doivent être équipés pour le ravitaillement en vol et pour l’attaque au sol. Car jusqu’à présent et pour respecter la politique de neutralité du pays, ces avions étaient bridés de manière à n’effectuer que de simples missions de défense aérienne rapprochée. Dans l’attente d’une telle décision, les pilotes de chasse finlandais ont déjà commencé à s’entraîner aux techniques de ravitaillement en vol et d’attaque au sol.

Réduire les effectifs
et rationaliser les moyens

Au terme de la réforme qui s’achèvera en 2012, les forces armées finlandaises compteront 35 000 hommes en temps normal (sans les gardes-frontières qui dépendent du ministère de l’Intérieur), dont 16 000 cadres et 8 700 professionnels. Cet effectif pourra être porté à 100 000 hommes en cas de mobilisation partielle, et à 300 000 en cas de mobilisation générale. L’effectif total des forces armées était encore de 490 000 hommes il y a dix ans, ce qui donne la mesure des réductions d’effectif réalisées depuis que la Finlande a initié le processus de transformation lui permettant de s’écarter du modèle d’armée type « guerre froide ».

En théorie, le nombre de brigades de mêlée est passé de quinze à treize en comptant les sept brigades de défense territoriale, mais ce nombre est réduit en pratique à six (trois mécanisées, une blindée et deux motorisées) puisque les anciennes brigades de défense territoriale ne devraient plus être rappelées, leur maintien dans l’ordre de bataille n’étant plus que virtuel et largement motivé par des considérations de politique intérieure. A ces brigades de l’armée de terre vient également s’ajouter la brigade amphibie rattachée à la marine. Le nombre de bases et de dépôts a également été considérablement réduit et le commandement de la défense côtière, vestige de la guerre froide, vient d’être supprimé.

La principale innovation concerne la réorganisation de l’échelon central de commandement, via la création d’un état-major particulier pour l’armée de terre situé à Mikkeli, au nord-est d’Helsinki. Jusqu’à présent, le commandement des forces terrestres était directement rattaché à l’état-major général basé dans la capitale finlandaise. La création d’un EMAT finlandais a entraîné un redécoupage simplifié des régions militaires, qui joueront désormais un rôle beaucoup moins important que par le passé (essentiellement dans le domaine logistique) lorsque le système de défense territoriale conférait une grande autonomie à chaque région militaire. Aujourd’hui, le découpage territorial se structure essentiellement autour de trois grandes régions militaires entretenant chacune une brigade mécanisée maintenue en état d’alerte immédiate, de même qu’une quatrième région militaire formée autour de la capitale et défendue par le régiment des Guard Jaegers particulièrement entraîné au combat urbain. La création de cet EMAT va permettre à l’armée de terre de parler d’une seule voix, limitant considérablement le pouvoir des commandements régionaux.

Conséquence logique de cette réorganisation hiérarchique, l’état-major des armées devient un véritable centre de décision et d’arbitrage, en prise directe avec les états-majors de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine, mais aussi avec les principaux commandements opérationnels. Signe des temps, l’EMA finlandais vient d’adopter une organisation en bureaux (« J1-J2 à J-10 ») calquée sur celle de l’OTAN. Il demeure le seul état-major présent dans la capitale, près des autorités politiques, ce qui l’assure d’excellents relais avec la sphère décisionnelle. Un effort particulier est par ailleurs consenti dans le domaine du C4I pour accroître les synergies entre les différents états-majors. Cette restructuration s’accompagne de la création de « bureaux locaux militaires » dans l’ensemble des garnisons, destinés à faciliter le contact avec les réservistes tout en coordonnant les actions visant à soutenir l’esprit de défense.

Pour financer cette réforme, la Finlande ne consacre que 2,2 milliards d’euros aux dépenses militaires, soit 1,4 % de son PIB, ce qui place le pays au niveau des élèves moyens sur le plan européen en termes d’effort de défense.

Pour faire face à une hypothétique agression contre son territoire ou celui de ses voisins, l’armée finlandaise dispose d’un corps de bataille dont le fer de lance est constitué par la brigade blindée et la brigade d’artillerie. Ces deux brigades, qui viennent renforcer les brigades de Jaegers et les brigades mécanisées d’alerte immédiate, regroupent l’essentiel des moyens lourds de l’armée de terre finlandaise. La brigade blindée a délaissé ses chars T-72 pour se rééquiper en Leopard 2. Elle conserve néanmoins ses BMP-2, jugés très efficaces et bien adaptés au terrain finlandais. De son côté, la brigade d’artillerie est engagée dans un processus de modernisation. De nombreux canons et obusiers d’origine soviétique, vestiges de la guerre froide, ont été remisés et sont progressivement remplacés par des pièces d’artillerie plus modernes, notamment des lance-roquettes de 122 mm et 270 mm. Les brigades d’infanterie mécanisée sont, pour leur part, équipées de véhicules blindés à roues (13 tonnes/6 x 6) de type Sisu Pasi (XA-180/181) de construction nationale, armés d’une mitrailleuse de 12,7 mm. Les bataillons d’infanterie sont largement dotés en mortiers. Les fantassins et grenadiers voltigeurs sont équipés de missiles antichars TOW-2 et Euro-Spike, de roquettes antichars LAW et Apilas, mais aussi de missiles sol-air portables SAM-16 et SAM-18. Leur armement individuel repose largement sur les fusils d’assaut Valmet Rk 62 et Sako Rk 95 de 7,62 mm et sur les mitrailleuses légères Heckler & Koch HK 69 et HK GMG. Les tireurs d’élite utilisent, quant à eux, l’éternel Dragunov et la carabine finlandaise Valmet TaK 85 en 7,62 mm. 

Les gardes-frontières, dont la mission consiste désormais à lutter davantage contre les trafics en tout genre le long de la frontière qu’à repousser une hypothétique invasion russe, conservent un armement hétéroclite d’origine principalement soviétique, aujourd’hui largement obsolète.

L’armée finlandaise ne disposant que de moyens financiers restreints, ses ambitions restent modestes en termes d’équipement et se limitent à l’achèvement de quelques programmes jugés prioritaires.

Conduire les programmes d’équipement prioritaires

Concernant les forces terrestres, le nouvel EMAT cherche à acquérir un nouveau système de missiles sol-air susceptible de remplacer rapidement le système Crotale vieillissant. La compétition reste ouverte, et fournisseurs russes et européens semblent au coude à coude pour obtenir ce marché. L’armée de terre se démène également pour accélérer la livraison des vingt hélicoptères NH 90 commandés auprès du consortium Eurocopter. Ces hélicoptères auront, en effet, vocation à transporter les forces spéciales finlandaises qui ne peuvent pour l’instant compter que sur les vénérables Mi-8 arrivant en bout de potentiel. Les responsables de l’armée de terre poursuivent enfin la modernisation des trois brigades d’infanterie mécanisée d’alerte immédiate, espérant notamment l’achat de nouveaux lots de VBCI CV90.

L’armée de l’air focalise, de son côté, ses efforts sur la poursuite du programme de modernisation des chasseurs F-18C pour les porter progressivement au standard « D ». Ce programme, motivé par la volonté de pouvoir déployer un escadron de F-18 en opérations extérieures, vise essentiellement à conférer à l’appareil une capacité de ravitaillement en vol et de meilleures performances dans le domaine de l’attaque au sol. A terme, les aviateurs finlandais souhaitent également se doter d’une capacité de transport aérien à longue distance.

La marine cherche, quant à elle, à obtenir la livraison des derniers patrouilleurs furtifs lance-missiles de classe Hamina, mais son programme phare vise l’acquisition de trois bâtiments ultramodernes de classe MCM 2010 qui pourront être déployés dans le cadre de la force de réaction rapide. Ces nouveaux bâtiments de 680 tonnes de conception italienne, optimisés pour la guerre des mines, pourront également accomplir des missions de surveillance et faire office de centre de commandement avancé (grâce à un système de communication très sophistiqué), notamment lors de leur déploiement loin de leurs bases.

A plus long terme, les forces armées finlandaises misent sur les drones, que ceux-ci soient amenés à agir au profit des forces terrestres, aériennes ou navales. L’état-major finlandais multiplie les études en ce sens pour préparer l’avenir. En attendant, le modèle militaire finlandais se dessine pour la décennie à venir au cours de laquelle des chasseurs-bombardiers F-18, des chars Leopard 2 ou bien encore des lance-roquettes multiples MLRS-270 – tous frappés de la cocarde bleu et blanc – pourraient être amenés à intervenir en Afghanistan, en Afrique ou ailleurs…    

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ministère de la Défense finlandais