Alors que Madagascar s’échauffe sur le sujet des îles Éparses, les forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) ont mené un exercice à dominante parachutiste dans l’île de Juan de Nova. Cette dernière est occupée en permanence par un petit détachement du 2e régiment de parachutistes d’infanterie de marine, qui arrive en Casa ; mais, le 25 mai, les paras sont arrivés sous voile.
Le Transall de l’escadron de transport 88 « Larzac » de Djibouti a largué le groupement commando parachutiste (GCP) en ouverture retardée ce jour-là, prélude au largage de la 1re compagnie (parachutiste) le 26 mai. La mise en place de cette dernière s’est faite, par contre, en ouverture automatique, à basse altitude. L’exercice comprenait une dimension médicale, afin de prendre en compte des blessés loin de tout soutien d’une base arrière (à 1 500 km de là…) et, évidemment, les éventuels blessés du saut.
Alors que la situation économique et sanitaire de Madagascar reste très dégradée, la volonté de prendre possession des îles Éparses n’a jamais été aussi forte. Le 29 mai, lors de son passage à l’Élysée, le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a demandé la restitution des îles Éparses, évoquant une question « d’identité nationale ».
Les cinq îles Éparses (Europa, Bassas da India, Tromelin, les Glorieuses, Juan de Nova) sont revendiquées par Madagascar depuis 1973. Elles avaient été rattachées administrativement à Madagascar, en 1896, mais c’était à l’époque une colonie française. Juste avant l’indépendance de cette dernière, en 1960, les Éparses étaient restées françaises par décret. Dépourvues d’habitants civils, elles sont depuis occupées militairement par de petits détachements pour éviter qu’elles soient récupérées par d’autres. Ces îles sont riches en espèces marines, et leur sous-sol regorgerait d’hydrocarbures. Elles contribuent aussi à la zone économique exclusive (ZEE) en océan Indien, et constituent des points d’observation dans la zone d’intérêt qu’est le canal du Mozambique.
Une commission franco-malgache doit statuer sous un an sur l’avenir des Éparses. Côté malgache, il ne fait pas l’ombre d’un doute que les îles reviendront à Madagascar ; une situation à peine différente vient de se dénouer à l’île Maurice, au détriment de l’ancien colonisateur britannique, qui a dû restituer il y a peu un archipel utilisé à des fins militaires.
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