Le salon international d’armement « Army 2016 », organisé par le ministère russe de la Défense, a ouvert ses portes du 6 au 11 septembre dernier, à Koubinka, à l’ouest de Moscou. Lancé en 2015, cet événement annuel est une vitrine des derniers matériels et équipements terrestres de l’industrie de l’armement russe. Cette année, on a pu voir de nombreuses nouveautés, notamment des prototypes de véhicules blindés proposés pour les forces armées russes et à l’exportation.
Le canon automoteur Floks
Le nouveau canon d’artillerie automoteur Floks, présenté par le consortium russe Uralvagonzavod et la société Burevestnik de Nijni Novgorod, suit les tendances actuelles de développement des systèmes d’artillerie installés sur un châssis de poids lourd.
Ce nouveau matériel ne joue pas dans la même catégorie que le Caesar français avec son canon de 155 mm à longue portée. Le Floks est armé d’un canon-mortier de 120 mm, à chargement automatique, qui peut utiliser toute la gamme de munitions mortier de ce calibre.
La Russie possède déjà plusieurs mortiers automoteurs sur châssis chenillé, tels les 2S9 et 2S31. Le nouveau système d’arme installé sur le châssis 6 x 6 du poids lourd Ural-VV bénéficie d’une mobilité tactique bien supérieure à celle des engins chenillés. La cabine, protégée contre les armes de petit calibre, peut accueillir jusqu’à cinq membres d’équipage. Courant 2017, le Floks doit subir une campagne de tests avant son entrée en service.
Le BMP-3M Dragun
Autre prototype présenté au salon international « Army 2016 » : le véhicule blindé de combat d’infanterie BMP-3M Dragun. Malgré sa ressemblance avec le BMP-3, ce blindé présente une architecture nouvelle par rapport à tous les véhicules d’infanterie russes actuellement en service. Il emprunte au BMP-3 tous les éléments du train de roulement, tels la suspension, les galets et les chenilles. En revanche, le groupe motopropulseur (GMP), sous le plancher à l’arrière dans le BMP-3, est passé à l’avant droit, de façon à permettre l’installation d’une rampe d’accès. Le châssis a été rallongé pour offrir plus d’espace aux fantassins.
Le système d’arme du BMP-3M Dragun reprend les mêmes canons que ceux du BMP-3 : le canon à basse pression 2A70 de 100 mm, jumelé avec le canon automatique 2A72 de 30 mm et la mitrailleuse coaxiale PKT de 7,62 mm. En revanche, la tourelle du nouveau véhicule est entièrement téléopérée ; ainsi, son servant n’est pas dans la tourelle, mais dans l’habitacle.
Depuis plusieurs années, les constructeurs russes travaillent à la conception d’une lignée de modules téléopérés, à l’instar de la tourelle Epokha armée d’un canon de 30 mm observée sur les prototypes du T-15 Armata et du Kurganets-25. Le BMP-3M Dragun est armé d’un canon de 100 mm, qui peut tirer des missiles antichars 9M117 Bastion (AT-10 Stabber dans la dénomination OTAN).
Le véhicule blindé multirôle BT-3F
Ces dernières années, l’industrie de la défense russe a sorti différents types de véhicules blindés de combat sur châssis chenillé, à l’instar de l’Armata et du Kurganets-25. Cependant, ce n’est pas l’un des nouveaux châssis destinés aux véhicules blindés de combat que le bureau de construction Kurgan a choisi pour son véhicule blindé de transport de troupes appelé BT-3F, mais le châssis du véhicule d’infanterie bien connu BMP-3. Les deux blindés partagent également la même architecture générale avec l’installation du groupe motopropulseur (GMP) à l’arrière. Outre les avantages évidents pour ce qui concerne la production et la chaîne logistique déjà en place, le châssis du BMP-3 fournit une excellente capacité amphibie.
Contrairement au BMP-3 conçu pour le combat, le BT-3F est dépourvu de la tourelle armée d’un canon automatique. Il est destiné au transport de troupes et accueille jusqu’à 14 fantassins équipés. Son armement d’autodéfense est composé d’un tourelleau téléopéré qui pourrait recevoir tout type de mitrailleuse de 7,62 mm ou 12,7 mm actuellement en service.
Kurgan a l’intention de répondre à l’appel d’offres du ministère russe de la Défense pour le développement de nouveaux véhicules blindés sanitaires, en présentant une version de son BT-3F baptisée provisoirement BMM‑K1 (pour un emploi au niveau compagnie) et BMM-K2 (au niveau bataillon).
Le 2S25M Sprut‑SDM1
Destiné aux unités parachutistes russes, le 2S25M Sprut-SDM1 est un char léger (18 tonnes) amphibie. Il succède au 2S25 Sprut-SD. Ainsi, son train de roulement, sa motorisation et ses équipements bénéficient d’un coup de jeune.
De plus, tout l’équipement électronique est remplacé par un équipement nouveau entièrement numérique. A l’instar de la famille des BMD, le 2S25M Sprut-SDM1 est aérolargable par parachute à partir de l’avion de transport Iliouchine Il-76.
Son armement principal est composé d’un canon de 125 mm stabilisé doté d’un calculateur balistique. Il peut employer toute la gamme de munitions du même calibre développées pour les chars de combat russes, dont le missile antichar.
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