Afin de faire face aux nouvelles menaces émergentes - en particulier à celle représentée par la Chine -, les États-Unis ont dévoilé une réorganisation de leurs forces aériennes et spatiales allant de la création d'un nouveau commandement majeur (MAJCOM) à la modification de la manière de déployer des forces aériennes sur des théâtres d’opérations extérieurs. Le secrétaire du Département de la Force aérienne des États-Unis, Frank Kendall III, a détaillé cette réforme lors du Symposium de la stratégie des forces aériennes et de l’espace qui s’est tenu le 12 février à Aurora, dans le Colorado.
De gauche à droite : le Secrétaire Frank Kendall III, la Secrétaire adjointe de l’Air Force, Kristyn Jones, le chef d’état-major de l’armée de l’air. Le général David W. Allvin et le chef des d’opérations spatiales, le général Chance Saltzman.
Il s’agit de différents axes d’efforts à mener à court et à moyen terme conçus pour mieux optimiser les moyens aériens américains pour un coût supplémentaire minime. L’objectif est clairement d’augmenter la capacité opérationnelle des forces aériennes américaine de manière à ce qu’elles puissent être engagées plus rapidement et surtout, plus efficacement dans un conflit majeur à haute intensité.
Le secrétaire Kendall III a même dévoilé l’adversaire à venir (que tout le monde connaît) : «la Chine a construit une armée conçue pour décourager et vaincre les États-Unis si nous intervenons dans le Pacifique occidental […] Nous avons besoin de ces changements maintenant… »
L’objectif est de privilégier les fonctions de combat au sein des forces et à réduire les doubles emplois inutiles et dispendieux.
Tous les grands commandements sont concernés par ces orientations dont l’Air Combat Command (ACC), l’United States Air Forces in Europe – Air Forces Africa (USAFE-AFAFRICA), le Pacific Air Forces (PACAF) et le Air Force Global Strike Command (AFGSC).
Le plan prévoit la création d’un commandement intégré des capacités (Integrated Capabilities Command – ICC). En substance, il aidera l’Armée de l’air à définir, concevoir et développer des concepts et des programmes nécessitant des investissements futurs.
Le Air Education and Training Command (AETC) est rebaptisé Air Development Command (ADC). L’idée est de renforcer la formation des aviateurs, d’élargir les voies techniques pour les personnels et de mettre en place une filière de sous-officiers supérieurs spécialisés en informatique.
Deux Commandement majeurs (MAJCOMS) verront leurs rôles élargis :
l’Air Combat Command (ACC) passera de la mise à disposition de forces aériennes à la gestion de l’ensemble de l’Armée de l’air et à la planification d’exercices à grande échelle ; il sera aussi chargé du déploiement de forces de combat à l’extérieur ;
l’Air Force Materiel Command (AFMC) ajoutera trois centres de systèmes d’information :
– le Commandement des systèmes d’information,
– le Centre des systèmes nucléaires,
– un bureau de développement qui dépendra du Centre des systèmes de domination aérienne.
En outre, le Cyber Command de l’Armée de l’air sera élevé au rang de commandement autonome afin de mieux refléter l’importance du combat cyber à travers les armées et en particulier au sein de l’US Air force.
Le plan modifie également la manière dont les forces seront déployées.
Au lieu d’envoyer de petits groupes d’aviateurs appartenant à différentes unités pour former une force opérationnelle, ces dernières s’entraîneront puis se déploieront organiquement avec divers éléments, y compris l’administration, la sécurité et la maintenance (entre autres.)
Le plan redéfinira également la relation entre les unités de combat et le commandement des bases.
Les unités de combat se concentreront sur la préparation à la guerre sur le plan opérationnel et le commandement des bases se dédiera au leur soutien et à la gestion des infrastructures en période de crise et de conflit.
La United States Space Force devrait créer un commandement de l’espace développant et validant de nouveaux concepts et menant des expérimentations et des jeux de guerre.
Le chef de l’United States Space Force, le général. Chance Saltzman a précisé : « nous devons être en mesure de donner à notre personnel la formation, l’éducation, les expériences, dont ils vont avoir besoin pour remplir avec succès leur mission dans un conflit majeur mené dans un environnement de haute technologie. »
Il a ajouté que les plans étaient conçus pour un impact financier minimal sans vraiment détailler.
Ces réformes devraient être assez rapides dans la mesure où elles ne sont que structurelles et n’engagent pas de nouveau programme d’armement par rapport à ceux qui sont déjà engagés.
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